Pointe
Cette pointe en pierre a été mise au jour sur le site archéologique de la Rive-Ouest-de-la-Blanc-Sablon, en Basse-Côte-Nord. L’objet provient des restes d’un campement comprenant des traces d’activités domestiques et artisanales, comme la taille de la pierre, réparties autour d’un foyer central. Ce type de pointe était fabriqué et utilisé par les ancêtres des peuples algonquins, qui vivaient auparavant sur l’île de Terre-Neuve.
Le mode de vie des groupes algonquiens implique l’occupation de différents types de campements, de manière plus ou moins prolongée selon la saison. Lors des expéditions de chasse ou pour s’approvisionner en matières premières exotiques, de petits groupes parcourent de longues distances et établissent une succession de campements restreints qu’ils occuperont sur une courte durée. Les activités qui y sont pratiquées sont peu variées et laissent peu des traces, comme le réaffûtage des outils, le dépeçage de carcasses, un feu de camp et la construction d’abris sommaires. Les campements plus grands, qui rassemblent les familles pour une plus longue durée, témoignent quant à eux de la variété d’activités qui caractérisent le mode de vie quotidien des algonquiens, comme l’artisanat, le traitement des différentes ressources acquises pour en faire des objets usuels (peaux, os, coquillages, pierres), les jeux, les rituels, etc.
Au Québec, l’abondance de pointes de ce type en Moyenne-Côte-Nord et en Basse-Côte-Nord témoigne de l’existence de liens culturels entre les groupes autochtones qui vivaient de part et d’autre du détroit de Belle-Isle. Par ailleurs, ce type semble s’être répandu jusqu’au Saguenay.