Quincaillerie d'architecture : l'art du feu au quotidien.
Les vis, les clous, les équerres, les taquets, les gonds, les pentures, les crampons, les tirants, les supports, les crochets et les moraillons sont tous des pièces simples qui font partie non seulement de notre quotidien, mais aussi de celui de nombreux humains du passé. Ces pièces usuelles existent partout dans notre monde matériel et lorsqu'elles répondent à une fonction nécessitant un geste, celui-ci est à la limite inconscient. Il serait bien présomptueux toutefois d'ignorer ces pièces puisqu'elles comptent parmi les plus nombreuses et les plus importantes trouvées dans un bâtiment ou une maison. Il suffit d'imaginer la quantité de clous dans une habitation pour se rendre compte du nombre extraordinaire de ces petites et grandes pièces de métal au sein d'une ville entière.
Ainsi, ces pièces peu visibles, utilitaires, et parfois décoratives font partie des produits les plus couramment utilisés par les artisans-forgerons et artisanes-forgerones, dont certains et certaines se spécialisent dans leur fabrication, tels les cloutiers et cloutières et, de façon occasionnelle, les taillandiers et taillandières et les armuriers et armurières.
Au début du XVIIe siècle, période dite « historique » au Canada et marquée par l'arrivée des colons eurocanadiens, la majorité des pièces de quincaillerie d'architecture aurait été importée par bateau d'Europe. Au cours de son développement durant les XVIIe et XVIIIe siècles, la colonie gagna en taille et acquit la capacité de produire ces pièces métalliques grâce à la venue de forgerons et forgerones ainsi qu'à un approvisionnement en métal provenant soit d'Europe ou des forges du Saint-Maurice à partir de 1760, en addition aux pièces de quincaillerie importées de la France. Il demeure possible que les colons aient produit un approvisionnement limité de métal au moyen de techniques ancestrales comme en Nouvelle-Angleterre. Après la conquête et au cours du XIXe siècle, les pièces d'importation de la Grande-Bretagne d'abord, puis des États-Unis par la suite, envahissent le marché et font compétition aux artisans locaux. Aux XIXe et XXe siècles, la mécanisation de la production amène la fabrication en série de pièces de quincaillerie de moins en moins chères pour les consommateurs. Les artisans locaux doivent se moderniser pour survivre, menant, dans certains cas, à la formation de productions locales de tailles variées.
La présente famille portant sur la quincaillerie d'architecture a été élaborée dans cet esprit, et présente une sélection de types d'objets et quelques variations notables. La nature artisanale de ces objets, fabriqués avant l'avènement de la révolution industrielle et de la mécanisation de la production, amène la création de pièces qui varient grandement selon la main et le geste de l'artisan-forgeron ou de l'artisane-forgerone, un critère ayant orienté la sélection des objets présentés.
ARTÉFACTS DE CETTE FAMILLE