Laboratoire d'archéologie du Québec
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Crochet de tourne-billes à éperon. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Crochet de tourne-billes à éperon. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CfGt-8 > Opération 2 > Sous-opération A

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le crochet de tourne-billes à éperon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif du coffre à outils des bûcherons et des draveurs du Québec de la première moitié du XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le crochet de tourne-billes à éperon en acier est fabriqué à la machine, probablement dans une usine canadienne au cours de la première moitié du XXe siècle. L'acier est fondu, moulé, pressé, découpé et poli. Au début de ce siècle, plusieurs compagnies fabriquent des outils pour l'industrie forestière, tels que la Canadian Warren Axe en Ontario, la McFarlane-Neill Manufacturing Co au Nouveau-Brunswick et la H. Walter and Sons au Québec.

Le crochet de tourne-billes à éperon est un élément d'outil servant à rouler les billots de bois. L'extrémité de l'outil est dotée d'un pic en métal qui est planté dans le billot. Dans le milieu des camps forestiers, le tourne-billes peut servir à plusieurs tâches. Les bûcherons l'utilisent entre autres pour le chargement et le déchargement des traîneaux, tandis que les draveurs s'en servent pour défaire les embâcles dans la rivière lors du flottage du bois.

Le crochet de tourne-billes a été mis au jour en 2019 dans le secteur de la pointe Opémican, sur le territoire du parc national d'Opémican au Témiscamingue. Le site comprend un poste de relais pour le flottage du bois. À partir de 1888, c'est la Upper Ottawa Improvement Company qui gère les opérations forestières du lac Témiscamingue, incluant la navigation et le flottage du bois. En 1930, le site est devenu un centre administratif d'importance, comprenant une trentaine de bâtiments. La compagnie gère les opérations de flottage du bois, de fabrication d'estacades et de récupération des billots de bois, appelé « sweep », jusque dans les années 1970. Le site a révélé de nombreuses composantes de l'industrie forestière, comme les vestiges en bois d'un camp de la première moitié du XXe siècle ainsi que de nombreux artéfacts associés aux activités forestières.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Inventaires et supervision archéologiques au parc National d'Opémican (SÉPAQ). Interventions 2018 et 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], SÉPAQ, 2019. 115 p.
PROULX, Louise. Les chantiers forestiers de la Rimouski (1930-1940) : Techniques traditionnelles et culture matérielle. Cahiers du GRIDEQ, 16. Rimouski, Université du Québec à Rimouski, 1985. 117 p.
TREMBLAY, Robert. Histoire des outils manuels au Canada de 1820 à 1960 : héritage européen, techniques de fabrication et entreprises manufacturières. Collection Transformation, 10. Ottawa, Musée des sciences et de la technologie du Canada, 2001. 105 p.