Laboratoire d'archéologie du Québec
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Harmonica. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Harmonica. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Harmonica. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Harmonica. Vue de faceImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Harmonica. Détail des inscriptionsImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

ClFi-10 > Quadrant 39S 96E > Numéro de catalogue 2448

Contexte(s) archéologique(s)

Campement
Fosse
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'harmonica a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne des activités de divertissement des bûcherons dans les camps forestiers du Québec au début du XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'harmonica en bois et métal est fabriqué entre 1885 et 1920, probablement en Allemagne. De type diatonique simple, l'harmonica est composé d'un sommier en bois doté d'anches libres positionné entre deux plaques de laiton fixées à l'aide de petites vis. L'un des côtés de l'harmonica est recouvert d'une autre plaque métallique gravée portant les inscriptions « 1865 » et « 1885 ».

L'harmonica est un petit instrument de musique à vent souvent utilisé dans la musique traditionnelle québécoise. Les notes sont produites soit en soufflant ou en inspirant, faisant vibrer les anches libres. Les plaques de métal présentent dix ouvertures de dimensions croissantes qui sont alignées avec les anches, aussi dit « système de Richter ». Les premiers harmonicas sont apparus en Allemagne et en Autriche au cours des années 1830, mais c'est vers 1860 que l'horloger allemand Hohner amorce une production à grande échelle d'harmonicas pour l'exportation en Amérique. L'harmonica est alors un petit instrument abordable et accessible à tous. Bien que la marque du fabricant ne soit désormais plus visible sur l'objet, il est fort probable que cet harmonica ait été fabriqué par la compagnie Hohner en Allemagne au tournant du XXe siècle. Les dates 1865 et 1885 font possiblement référence à des prix remis à Hohner ces années-là. Il faut donc assumer que cet harmonica a été produit après 1885.

D'après le contexte de sa découverte, cet instrument est utilisé par un bûcheron. Dans le milieu des camps forestiers, l'harmonica fait partie des petits objets personnels apportés par les travailleurs pour se divertir dans les temps libres. Les samedis soir, les hommes se rassemblent souvent pour fêter, danser et jouer de la musique. Le répertoire de musique traditionnelle québécoise se prête bien à des instruments tel l'harmonica, aussi connu sous le nom de ruine-babines.

L'harmonica a été mis au jour en 2006 sur le site d'un camp forestier situé sur le bord de la rivière Saint-Maurice, dans le secteur du Rapide-des-Coeurs en Haute-Mauricie. L'objet a été recueilli dans la couche humique de surface près des vestiges d'anciens camps en bois rond et de nombreuses fosses. Ce secteur aurait d'abord été exploité par la compagnie M. P. Davis en 1901, puis serait passé aux mains de la compagnie Brown Corporation qui exploite la forêt de résineux pour alimenter son usine de pâtes et papiers à La Tuque jusque dans les années 1920.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Aménagements hydroélectriques de la Chute-Allard et des Rapides-des-Coeurs. Interventions archéologiques. Saison 2006. Rapport de recherche. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2007. 324 p.
HERZAFT, David et Gérard. Le livre de l’harmonica. Paris, Fayard, 2018. 359 p.