La médaille religieuse a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente le type d'effets personnels apportés par les bûcherons dans les camps forestiers du début du XXe siècle. Elle a également été choisie parce qu'elle témoigne des pratiques dévotionnelles des travailleurs.

La médaille religieuse du Sacré-Coeur en argent est fabriquée entre 1890 et 1920, possiblement en Europe. De forme circulaire, elle présente deux faces moulées. L'une est à l'effigie de la Sainte Vierge à l'Enfant entourée de branches d'oliviers et porte l'inscription « N. D. DES OLIVIERS PRIEZ POUR NOUS ». L'autre face est à l'effigie du Sacré-Coeur, soit un Christ auréolé tenant un coeur, avec l'inscription « AIME SOIT PARTOUT LE SACRÉ CŒUR DE JÉSUS ».

La médaille religieuse est un objet de dévotion chrétienne, habituellement suspendue à une chaîne et portée au cou. La médaille est d'ailleurs dotée d'un anneau de suspension. D'après le contexte de sa découverte, cette médaille appartient à l'origine à un bûcheron. Dans le contexte des camps forestiers, la médaille religieuse fait partie des quelques effets personnels de ces travailleurs. Celle-ci est portée pour démontrer sa foi. Elle est aussi portée comme gage de protection contre les multiples dangers liés à la pratique de leur métier. Selon la croyance, Notre-Dame des Oliviers est la patronne de la réconciliation et la protectrice des voyageurs. Il est également d'usage courant de coudre une médaille religieuse à l'intérieur du revers des vêtements des êtres chers avant qu'ils ne partent pour le chantier.

La médaille religieuse est mise au jour en 2006 sur le site d'un camp forestier situé sur le bord de la rivière Saint-Maurice, dans le secteur du Rapide-des-Coeurs, en Haute-Mauricie. L'objet a été recueilli dans la couche humique de surface près des vestiges d'anciens camps en bois rond et de nombreuses fosses. Ce secteur, d'abord exploité par la compagnie M. P. Davis en 1901, serait passé aux mains de la compagnie Brown Corporation qui exploite la forêt de résineux pour alimenter son usine de pâtes et papiers à La Tuque jusque dans les années 1920.