Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fer de hache. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fer de hache. Vue de dessousImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

ClFi-10 > Quadrant 39S 97E > Numéro de catalogue 416

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fer de hache a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif du coffre à outils des bûcherons qui travaillaient dans les camps forestiers du Québec au début du XXe siècle. Les haches se présentent sous différentes formes, représentant leur variabilité fonctionnelle. Les bûcherons utilisaient des haches de différentes formes et grosseurs selon la tâche à accomplir.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fer de hache en acier à deux taillants serait fabriqué à la machine dans une manufacture canadienne entre 1890 et 1920. L'industrie de la taillanderie connait un essor considérable au Canada au cours des années 1870. De nombreuses manufactures émergent au Québec et en Ontario pour la production d'outils tranchants, comme les haches, les scies, les pelles, les couteaux ou les limes. Dans le cas des haches, le processus de fabrication implique le façonnage d'une barre d'acier chauffée à l'aide d'un marteau-pilon d'estampage « drop hammer ». Ensuite, le surplus de métal est retiré à la presse à trancher, tandis que l'oeil de la hache est formé à l'aide d'une presse à percussion. La pièce est enfin poncée et affûtée à la meule.

La hache en acier est un outil servant à la coupe du bois. Dans le contexte des camps forestiers du début du XXe siècle au Québec, la hache est alors un outil essentiel aux bûcherons. Elle est utilisée pour effectuer une première encoche dans l'arbre à une hauteur et un emplacement prédéterminé afin de diriger la chute de l'arbre. La hache est également utilisée pour l'ébranchage et l'écorçage des troncs. La hache à deux taillants est alors prisée par les bûcherons pour sa versatilité. L'un des tranchants est bien affûté pour la coupe tandis que l'autre tranchant peut être laissé plus émoussé pour effectuer d'autres tâches spécifiques. À cette époque, chaque travailleur doit fournir son propre équipement. Le coffre à outils est entre autres composé d'une hache, d'une scie et d'une lime. Tous les soirs, les bûcherons veillent à affûter la lame de leurs haches pour s'assurer de leur efficacité. Étant donné la nature physique des tâches à accomplir (abattage des arbres, coupe et transport des billots, etc. ), la productivité et la réputation du travailleur dépendent de la qualité de ses outils.

Le fer de hache est mis au jour en 2006 sur le site d'un camp forestier situé sur le bord de la rivière Saint-Maurice, dans le secteur du Rapide-des-Coeurs, en Haute-Mauricie. L'objet a été retrouvé dans une couche humide de surface se trouvant près des vestiges d'anciens bâtiments en bois rond et de nombreuses fosses. Ce secteur, d'abord exploité par la compagnie M. P. Davis en 1901, serait passé aux mains de la compagnie Brown Corporation qui exploite la forêt de résineux pour alimenter son usine de pâtes et papiers à La Tuque jusque dans les années 1920.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Aménagements hydroélectriques de la Chute-Allard et des Rapides-des-Coeurs. Interventions archéologiques. Saison 2006. Rapport de recherche. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2007. 324 p.
TREMBLAY, Robert. Histoire des outils manuels au Canada de 1820 à 1960 : héritage européen, techniques de fabrication et entreprises manufacturières. Collection Transformation, 10. Ottawa, Musée des sciences et de la technologie du Canada, 2001. 105 p.