Laboratoire d'archéologie du Québec
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Lame de godendard. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame de godendard. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame de godendard. Détail des dentsImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame de godendard. Détail de l'extrémitéImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CkFi-4 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La lame de godendard a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un élément essentiel du coffre à outils des bûcherons qui travaillaient dans les camps forestiers du Québec au début du XXe siècle. De plus, ce type de dents de scie constitue une avancée technologique du dernier quart du XIXe siècle permettant aux bûcherons une coupe plus efficace.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La lame de godendard, dite scie de travers, est fabriquée au laminoir, probablement dans une usine canadienne au début du XXe siècle. L'industrie de la taillanderie connait un essor considérable au Canada au cours des années 1870. De nombreuses manufactures émergent au Québec et en Ontario pour la production d'outils tranchants, comme les haches, les scies, les pelles, les couteaux ou les limes. La lame de godendard possède une forme de dents de type « perforated lance tooth », brevetée en 1877 par le Canadien Jerome C. Dietrich. La lame comprend une série de dents simples en pointes servant à couper le bois qui alterne avec des dents doubles rabotantes (rakers) pour éliminer la sciure de bois pendant la coupe.

Le godendard est un outil dentelé servant à couper le bois. Il est formé d'une longue lame en acier de 6 à 8 pieds munie de deux poignées en bois pour être maniée par deux personnes. Dans le contexte des camps forestiers, les bûcherons se servent du godendard pour abattre les arbres, puis pour couper les troncs en plusieurs sections ou billots. C'est vers 1870 que les bûcherons remplacent leurs haches pour les scies de travers, réduisant considérablement le temps et l'effort requis pour l'abattage des arbres. Au début du XXe siècle, chaque travailleur doit fournir son propre équipement. Le coffre à outils est entre autres composé d'une hache, d'une scie et d'une lime. Tous les soirs, les bûcherons veillent à affûter la lame de leurs scies pour s'assurer de leur efficacité. Étant donné la nature physique des tâches à accomplir (abattage des arbres, coupe et transport des billots, etc. ), la productivité et la réputation du travailleur dépendent de la qualité de ses outils. La lame est possiblement cassée lors de son utilisation, puis abandonnée sur place. Son séjour dans le sol cause probablement l'apparition de corrosion.

La lame de godendard est mise au jour en 1995 sur un site de camp forestier situé sur la rive est du lac Lavoie, en Haute-Mauricie. La lame a été récoltée en surface, à proximité des vestiges d'un ancien bâtiment en bois rond. Ce camp était probablement en activité pendant la première moitié du XXe siècle et exploité par la compagnie forestière Belgo.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Aménagement de la centrale Rapides-des-Coeurs, interventions archéologiques 1995. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 1996. 434 p.
PROULX, Louise. Les chantiers forestiers de la Rimouski (1930-1940) : Techniques traditionnelles et culture matérielle. Cahiers du GRIDEQ, 16. Rimouski, Université du Québec à Rimouski, 1985. 117 p.
TREMBLAY, Robert. Histoire des outils manuels au Canada de 1820 à 1960 : héritage européen, techniques de fabrication et entreprises manufacturières. Collection Transformation, 10. Ottawa, Musée des sciences et de la technologie du Canada, 2001. 105 p.