Laboratoire d'archéologie du Québec
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Lime plate. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lime plate. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2024, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

ClFi-10 > Quadrant 21S 97E > Numéro de catalogue 619

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Pas de données disponibles

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La lime plate en acier à taille simple est fabriquée à la machine à Port Hope, en Ontario, entre 1888 et 1909. La marque du fabricant « GLOBE » située près de la soie permet de dater sa production ainsi que d'identifier son fabricant. La Globe File Manufacturing Company est créée par le Britannique Frederick Outram en 1888 à Port Hope en Ontario et est en activité jusqu'en 1909. Pour la fabrication des limes, la barre d'acier est d'abord coupée à la longueur désirée à l'aide d'une machine à couper le métal « shearing machine », puis la forme générale de la lime est façonnée à l'aide d'un marteau à bascule « trip hammer ». La pièce est chauffée pour faciliter le formage et le polissage du métal à l'aide d'un polissoir. Les stries parallèles sont finalement frappées dans le métal au moyen d'une machine à tailler « cutting machine ».

La lime en acier est un outil servant à retirer de la matière par frottement ou par abrasion. La lime plate à taille simple est idéale pour l'affûtage des lames en métal et des surfaces convexes. L'industrie de la taillanderie connait un essor considérable au Canada au cours des années 1870. De nombreuses manufactures émergent au Québec et en Ontario pour la production d'outils tranchants, comme les haches, les scies, les pelles, les couteaux ou les limes. D'après le contexte de sa découverte, celle-ci est utilisée par un bûcheron. La lime plate est alors un outil essentiel à l'entretien des outils de coupe des bûcherons dans les camps forestiers du début du XXe siècle au Québec. À cette époque, chaque travailleur doit fournir son propre équipement. Le coffre à outils est entre autres composé d'une hache, d'une scie et d'une lime. Tous les soirs, les bûcherons veillent à affûter la lame de leurs scies et de leurs haches pour s'assurer de leur efficacité. Étant donné la nature physique des tâches à accomplir (abattage des arbres, coupe et transport des billots, etc. ), la productivité et la réputation du travailleur dépendent de la qualité de ses outils.

La lime plate est mise au jour en 2006 sur le site d'un camp forestier situé sur le bord de la rivière Saint-Maurice, dans le secteur du Rapide-des-Coeurs, en Haute-Mauricie. L'objet est recueilli dans la couche humique de surface près des vestiges d'anciens bâtiments et de nombreuses fosses. Ce secteur, d'abord exploité par la compagnie M. P. Davis en 1901, serait passé aux mains de la compagnie Brown Corporation qui exploite la forêt de résineux pour alimenter son usine de pâtes et papiers à La Tuque jusque dans les années 1920.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Aménagements hydroélectriques de la Chute-Allard et des Rapides-des-Coeurs. Interventions archéologiques. Saison 2006. Rapport de recherche. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2007. 324 p.
TREMBLAY, Robert. Histoire des outils manuels au Canada de 1820 à 1960 : héritage européen, techniques de fabrication et entreprises manufacturières. Collection Transformation, 10. Ottawa, Musée des sciences et de la technologie du Canada, 2001. 105 p.