Laboratoire d'archéologie du Québec
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Gond à repos en « L ». Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Gond à repos en « L ». Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Gond à repos en « L ». Vue de dessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 20 > Sous-opération G > Lot 6 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Tranchée de construction

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le gond à repos en « L » a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des types de quincaillerie d'architecture retrouvés en contexte archéologique québécois du XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le gond à repos en « L » en fer est forgé entre 1897 et 1986, probablement au Québec. Une pièce de métal est façonnée à la forge en tige de section circulaire, puis une plaque de métal est pliée en deux autour de la base de la tige et est soudée à son extrémité. Celle-ci est amincie en forme de pointe et des encoches y sont aménagées.

Le gond est un élément de quincaillerie d'architecture. La partie en pointe du gond est fichée dans le dormant d'une porte afin de permettre la rotation de celle-ci sur son axe grâce à son mamelon, situé à la verticale. L'assise formée par l'enroulement de la pièce horizontale autour du mamelon permet à la penture de la porte de s'y poser.

Le gond a été mis au jour en 1986 sur le site de l'îlot des Palais, à Québec. Un premier Palais de l'intendant est aménagé à partir de 1684 dans l'ancienne brasserie abandonnée de l'intendant Jean Talon (1626-1694), qui est en activité de 1669 à 1675. Une fabrique de potasse et un chantier maritime seront construits à proximité. Le bâtiment est agrandi vers l'est à partir de 1687, afin d'accueillir la salle du Conseil Supérieur ainsi que des prisons et des cachots; il comprend aussi un espace pour entreposer les marchandises du Roi. Des cages d'escaliers et des latrines extérieures sont aussi ajoutées sur les façades avant et arrière. La portion ancienne de l'édifice est réservée à l'intendant, à sa famille et à leurs domestiques, qui l'occupent des caves aux combles. Par la suite, une grande boulangerie est érigée perpendiculairement au palais, face à sa portion centrale. Le palais est détruit lors d'un incendie, en janvier 1713, lequel épargne cependant la boulangerie. En 1716, un nouvel édifice est érigé sur les fondations. Les caves et les anciens cachots du premier Palais étant réutilisés, il sert d'entrepôts pour les marchandises du roi et de boulangerie : il s'agit des magasins du Roi. L'ancienne boulangerie est convertie en bureau des magasins. Ces deux bâtiments sont détruits par un incendie en mai 1760, lors de la contre-attaque de l'armée française contre les troupes britanniques installées dans la ville, lequel serait accidentellement causé par une bourre de canon enflammée. Puis, les caves voûtées deviennent des entrepôts militaires. Les ruines sont successivement réaménagées : une maison pour l'officier-magasinier est aménagée en 1780, des écuries royales et un logis pour cochers sont aussi ajoutés. En 1820, l'armée procède au lotissement des terrains longeant la rue Saint-Vallier. Le milieu du XIXe siècle marque le retour de l'activité industrielle. Une fonderie s'y installe en 1846, puis une brasserie en 1852. La brasserie Boswell, qui acquiert par la suite la plupart des terrains, est rachetée pour devenir la Dow Limited. Devenue la Dow Limited, elle connait une fin abrupte en 1968. Une partie des installations est démantelée peu après.

Le gond a été retrouvé dans une tranchée de construction d'un mur de maçonnerie creusée lors de l'agrandissement vers l'ouest de la brasserie Boswell après 1897.

RÉFÉRENCES

DESGAGNÉ, Anne. Le site du premier Palais de l'intendant à Québec, rapport préliminaire de la cinquième campagne de fouilles, 1986. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval, 1991. 122 p.