Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Cadenas à clé à tige pleine. Face avantImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cadenas à clé à tige pleine. CotéImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cadenas à clé à tige pleine. Face arrièreImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Cadenas à clé à tige pleine. Détail de la serrureImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFl-2 > Numéro de catalogue 248

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le cadenas à clé à tige pleine a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des types de quincaillerie d'architecture retrouvés en contexte archéologique québécois ainsi que des modèles de dispositifs de verrouillage disponibles au Québec au XIXe siècle. Son état entier permet également d'étudier sa forme et son fonctionnement plus en profondeur.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le cadenas à clé à tige pleine en fer et laiton est fabriqué après 1871, probablement à Montréal, d'après les inscriptions gravées sur le boîtier. Les plaques composant le cadenas seraient faites d'acier laminé, puis coupé et meulé pour leur donner forme. L'anse est fabriquée à partir d'une tige de métal recourbée à la forge. Le mécanisme est fixé à la paroi dorsale avec l'anse en position. Par la suite, le boîtier est fermé avec la soudure de la cloison latérale et de la plaque frontale.

Le cadenas est un dispositif de verrouillage servant à fermer à clé une porte ou un coffre, ou à boucler une chaîne. Il comporte un boîtier dans lequel se trouve un mécanisme de serrure actionné par une clé ainsi qu'une anse dans sa partie supérieure. Ce cadenas est actionné par une clé à tige pleine, d'après l'absence de guide de clé à l'intérieur de la serrure.

Le cadenas à clé à tige pleine a été mis au jour en 1971 sur le site archéologique du fort de Senneville, situé dans la ville de Montréal. En 1672, les Sulpiciens, seigneurs de Montréal, octroient un arrière-fief à l'extrémité ouest de l'île à Michel-Sidrach Dugué de Boisbriand (vers 1638-1688) afin d'encourager la colonisation du territoire. Ce dernier cède sa terre en 1679 aux riches marchands Charles Lemoyne (1626-1685) et Jacques Le Ber (vers 1633-1706). Leber devient l'unique seigneur en 1683 et donne le nom de Senneville au fief. Il y fait construire un moulin fortifié entre 1686 et 1687. La terre est cédée à son fils Jacques Le Ber de Senneville (1663-1735), qui y érige un fort composé d'une enceinte quadrangulaire à quatre bastions avec une maison et une cour en 1702-1703. Le fort est situé face à l'embouchure de la rivière des Outaouais, une artère majeure de la traite des fourrures. Le site perd sa vocation commerciale dès 1725 et devient successivement une habitation, un fort de garnison et un magasin général, avant d'être détruit durant l'invasion américaine de 1776. En 1865, la pointe où le fort est situé est achetée par John Joseph Caldwell Abbott (-1898) qui procède à un réaménagement des environs en un domaine champêtre, tout en préservant les ruines dans l'esprit du mouvement pittoresque. Edward Seaborne Clouston acquiert le domaine à la mort du propriétaire en 1898 et conserve les ruines du fort dans le même état qu'à l'achat. Depuis cette époque, les propriétaires ont conservé les vestiges et participé à leur entretien. Le lieu est classé site patrimonial en 2003. Le cadenas a été restauré à un moment indéterminé.

RÉFÉRENCES

LACHANCE, Suzanne. Collection du site du fort Senneville, BiFl-2, inventaire. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications, 1993. 178 p.