Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot à marmelade. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à marmelade. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à marmelade. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à marmelade. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à marmelade. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-46 > Opération 1 > Sous-opération A > Lot 159 > Numéro de catalogue 11

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à marmelade a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la variabilité des contenants et des produits alimentaires commercialisés à la fin du XIXe siècle et au début XXe siècle au Québec. Il a également été choisi parce que cette confiture a été mise en marché par la compagnie James Keiller & Son après 1862.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à marmelade en terre cuite fine blanche est moulé à Londres, en Angleterre, entre 1862 et 1919. Les inscriptions partielles imprimées en noir sur le devant du pot suggèrent que le pot serait fabriqué par la Maling Pottery située à Newcastle. La lettre « F » se trouvant sous le noeud de la couronne de feuilles et de glands de chêne entourant l'inscription indiquerait un code de lot, sans pourtant savoir à quoi ce lot correspond.

Le pot à marmelade est un récipient utilisé pour conserver et présenter une confiture faite à partir du jus et de pelures d'agrumes bouillis avec du sucre et de l'eau. Les inscriptions visibles sur le devant du pot indiquent la compagnie ayant commercialisé ce produit, la James Keiller and Son. Cette entreprise représente le plus vaste établissement de confiseries de Grande-Bretagne et se spécialise dans la préparation de marmelade. Leur marmelade est alors la première à contenir l'écorce du fruit, une recette développée par la mère de James Keiller, Janet. Cette dernière, née en 1737, tient un petit magasin à Dundee où elle vend des gâteaux, des bonbons et des fruits frais. Selon la légende, la création de leur marmelade serait due à l'achat d'une cargaison d'oranges de Séville qui avaient perdu de leur fraîcheur, donc amères. Janet en fit une marmelade en incluant la peau des oranges. En 1797, leur fils James crée l'entreprise locale James Keiller. En 1820, son marché s'étend jusqu'à Londres. En 1828, l'entreprise devient la James Keiller and Son lorsque son fils James Junior se joint à lui. À partir de 1845, la compagnie est dirigée par son autre fils, Alexander, et continue de prendre une large part du marché. À ce moment-là, l'entreprise emploie environ 300 personnes produisant de la marmelade, des confitures, des gelées et des confiseries générales comprenant des pastilles, des bonbons et des gommes à mâcher. À la fin du XIXe siècle, leur marmelade est exportée dans le monde entier. En 1919, l'ensemble des activités de James Keiller sont acquises par Crosse and Blackwell. En 1960, c'est Nestlé qui en devient le propriétaire avant de vendre au groupe Okhai en 1981. Okhai vend ensuite l'entreprise à Barker & Dobson en 1985, qui à son tour est achetée par Ranks Hovis McDougall en 1988, marquant ainsi la fin de l'usine de Dundee en tant que fabricant de marmelade.

Le pot à marmelade est mis au jour en 1988 dans un secteur situé à l'angle nord-ouest des rues McGill College et Sherbrooke, dans la partie ouest du centre-ville de Montréal. Les premiers aménagements du secteur apparaissent sur le plan dressé en 1846 par James Cane. Les terrains sont alors lotis, mais non construits. Les premiers bâtiments sont érigés en 1859 avec la construction de la St. Sophie's Place, composée de maisons à trois étages en briques destinées à des familles de la classe moyenne. En 1879, des hangars sont aménagés dans la cour arrière, le long de la ruelle. Le University Club est construit entre 1907 et 1915, donnant une vocation davantage commerciale au quartier. Durant la deuxième moitié du XXe siècle, pratiquement tous les hangars sont transformés en garages pour automobiles et plusieurs maisons sont converties en magasins ou bureaux. Une succession d'incendies entrainent la démolition des bâtiments qui occupent le terrain, transformé en stationnement dans les années 1980. Le pot à marmelade a été retrouvé dans des couches d'occupation correspondant aux maisons occupées des années 1850 à 1977.

RÉFÉRENCES

AGIN, Guy. Évaluation de potentiel archéologique, coin sud-ouest des rues McGill College et Sherbrooke, BjFj-46, Montréal, 1988. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Montréal, 1989. 45 p.
s.a. Bay Bottles [En Ligne]. https://baybottles.com/