Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bocal de conservation. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. Détail de l'inscription «T.A.LYTLE & CO.»Image
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. Détail de l'inscription «TORONTO»Image
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DlDc-2 > Opération 1 > Sous-opération X > Lot 1 > Numéro de catalogue 3

Contexte(s) archéologique(s)

Dépotoir

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bocal de conservation a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la variabilité des contenants de verre disponibles sur l'île d'Anticosti pour la conservation des produits alimentaires au début du XXe siècle. Il a également été choisi parce qu'il a été distribué par la compagnie canadienne T. A. Lytle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bocal de conservation en verre incolore est soufflé mécaniquement entre 1904 et 1920 à Toronto, au Canada. Les contenants fabriqués de manière semi-automatique ou entièrement automatisée sont soufflés avec de l'air appliqué par une machine et non par un souffleur de verre. La première qui soit complètement automatique est inventée en 1903 et brevetée en 1904 par Michael J. Owens (1859-1923). Le procédé fonctionne par l'aspiration du verre fondu dans un moule ébaucheur, produisant ainsi des bouteilles à l'aspect uniforme. En 1917, la moitié des bouteilles fabriquées aux États-Unis sont produites par ces machines. La machine Owens devient très populaire pendant la seconde moitié du XXe siècle, mais l'octroi des permis d'utilisation se fait à prix fort, favorisant ainsi l'apparition de nouveaux engins, telle que la machine individuelle à chargeur automatique mise au point aux États-Unis au cours des années 1920. Cet engin remplace la production de type Owens, qui se termine vers la fin des années 1940 ou au début des années 1950. Conséquemment à la mécanisation des procédés de fabrication des bouteilles et contenants de verre, une grande variété de contenants de verre est produite pour chaque secteur commercial. La marque du produit et le nom du fabricant apparaissent généralement sur une étiquette ou sont moulés en relief. Ce bocal devait porter une étiquette de papier sur le corps à l'origine, qui est aujourd'hui absente, à l'instar de son bouchon.

Le bocal de conservation est un récipient à large ouverture, hermétiquement fermé par un couvercle et qui sert à la conservation des aliments tels que des condiments, des marinades, des sauces ou des confitures. D'après les inscriptions moulées en relief sous le fond de l'objet, celui-ci est commercialisé par la compagnie T. A. Lytle. Celle-ci est créée en 1882 par Thomas Alexander Lytle (1844-1911). Cet irlandais d'origine arrive au Canada en 1871 et devient commis pour la Vinegar Works de Toronto, propriété de William Wilson. Lytle s'associe avec Samuel Crane dans l'implantation de l'usine T. A. Lytle & Co. qui distribue du vinaigre, du sirop d'érable, du catsup, des sauces, des confitures et gelées, des marinades, des cornichons et d'autres produits. En 1908, les affaires sont florissantes et une usine plus grande est nécessaire. Lytle meurt en 1911, mais son entreprise continue d'être exploitée jusque vers 1920.

Le bocal de conservation est mis au jour en 1984 dans le dépotoir de la baie Sainte-Claire. Cette baie est localisée au nord-ouest de l'île d'Anticosti, à environ 20 kilomètres du village de Port-Menier. Cette île occupe une position des plus avantageuses pour la navigation et le commerce. Chaque bateau peut prendre le chenal au sud ou celui au nord de l'île à volonté, selon qu'il désire passer par le détroit de Belle Isle ou par le sud de Terre-Neuve, en venant de l'Atlantique ou en y retournant. Son occupation de manière permanente est attestée à partir de 1873 par des colons en provenance des provinces maritimes et de Gaspésie. Au moment de l'intervention archéologique, la baie Sainte-Claire abrite un village où se trouve la résidence du gouverneur de l'île, M. Comettant, une chapelle, un hôpital, un magasin général et deux maisons de pension occupées par les employés travaillant dans les différents départements de l'administration.

RÉFÉRENCES

LINDSEY, Bill. « Bottle Bases ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/bases.htm
LINDSEY, Bill. « Bottle Body Characteristics & Mold Seams ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/body.htm
MOUSSEAU, Claire. Île d'Anticosti, baie Sainte-Claire, DlDc-2. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles, 1984. 12 p.