Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bocal de conservation. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bocal de conservation. Détail de l'inscription sur le culImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CfEt-2 > Numéro de catalogue 16

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bocal de conservation a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la variabilité des contenants de verre disponibles pour la conservation des produits alimentaires à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Ce bocal a également été choisi parce qu'il est fabriqué en Angleterre par la Cannington, Shaw and Co. et a partiellement gardé son couvercle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bocal de conservation en verre teinté de couleur verte est soufflé au moule vertical du corps en deux parties avec base séparée à Bristol, en Angleterre, entre 1892 et 1913. Il s'agit du moule le plus utilisé pour la fabrication des contenants de verre à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Son utilisation est généralement située entre 1850 et la période de fabrication mécanisée des années 1920. Vers le milieu du XIXe siècle, il remplace principalement le moule en deux parties, le moule en creux et le moule de type Ricketts. Son utilisation laisse des marques sur le corps qui partent du bord du cul et remontant de chaque côté de la bouteille jusqu'à l'autre extrémité, ainsi que sur la base. Le corps et le cul peuvent porter des inscriptions en relief. Le bocal possède encore son couvercle, qui est fragmentaire. Ce couvercle pourrait s'apparenter au type « disque et étrier de métal ». L'étrier repose alors sur le disque, s'accroche sous la lèvre et est serré en place par une vis à ailettes placée en son centre. Ce type de fermeture est populaire principalement à la fin de 1850 jusqu'aux années 1890. Il peut également s'agir d'un type de fermeture « bouchon et pince à ressort ». Le pot est alors muni d'un bouchon en verre ou en métal et d'une fermeture à pince à ressort. La pince ou le fil est déposé sur le couvercle et fixé à des boutons sur le col, ou vient se fixer sous la lèvre. Ce dispositif est breveté à la fin des années 1850 et utilisé jusqu'au début du XXe siècle.

Le bocal de conservation est un récipient à large ouverture, hermétiquement fermé par un couvercle en verre ou en métal et qui sert à la conservation des aliments stérilisés tel que des fruits, des légumes ou des plats cuisinés. Celui-ci est commercialisé par la compagnie Sherldley Glass Works, fondée en Angleterre en 1875 par Edward Cannington et John Shaw sous la gouverne de l'entreprise Cannington, Shaw and Co. En 1892, elle devient la Cannington Shaw Limited avec l'association de John Cannington, Edwin Cannington et John Shaw. En 1913, l'entreprise fusionne avec Nuttall & Co. pour former United Glass Bottle Manufacturers. Le monogramme « C. S and C Ld », moulé en relief sous la base du bocal, est utilisé entre 1892 et 1913.

Le bocal de conservation est mis au jour en 1983 sur le site archéologique de la maison Girardin, situé dans l'arrondissement de Beauport de la ville de Québec. Ignace Girard, dit Girardin, forgeron, fait bâtir, sur le site, une maison en pierre de plan rectangulaire pour sa famille à une date inconnue entre 1784 et 1819. Cette maison aurait remplacé une résidence en bois construite dans les années 1760 par Charles Vallée, à laquelle s'est ajoutée une boutique de forge en 1782. Cette résidence en bois aurait elle-même succédé à un autre bâtiment en bois construit au XVIIIe siècle par Vincent Brunet. En 1925, le bâtiment est acquis par les Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, puis la Ville de Beauport l'acquiert en 1983. Classée immeuble patrimonial en 1977 et lieu historique national en 1982, la maison Girardin devient, en 1997, le Centre d'interprétation de l'arrondissement historique de Beauport. Le bocal a été retrouvé lors de la réalisation d'une tranchée mécanique dans le dépotoir.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Maison Girardin (CfEt-2) et couvent de la Congrégation (CfEt-21). Intervention archéologique en 2013.. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec/MCCQ, 2014. 64 p.
GAUMOND, Michel. Maison Girardin, CfEt-2, inventaire archéologique. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ, 1983. 15 p.
LINDSEY, Bill, Bill LOCKHART, Beau SCHRIEVER et Carol SERR. « Cannington, Shaw & Co. ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/pdffiles/CS&Co.pdf
LINDSEY, Bill. « Bottle Body Characteristics & Mold Seams ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/body.htm
LINDSEY, Bill. « Food Bottles and Canning Jars ». LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En ligne]. https://sha.org/bottle/food.htm