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Couvercle de jarre. Vue générale
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de jarre. Dessus
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de jarre. Dessous
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couvercle de jarre. Vue latérale
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
DbEr-1 > Opération 14 > Sous-opération G > Lot 3 > Couche stratigraphique b > Numéro de catalogue 91
Contexte(s) archéologique(s)
Atelier
Four
Labour
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Le couvercle de jarre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un exemple de raté de production céramique comportant des bouillonnures formant des bulles et cratères. De plus, il a été choisi parce qu'il est représentatif de la production du potier Charles Belleau (1813-1889), de La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Le couvercle de jarre en terre cuite grossière glaçurée est façonné par tournage entre 1855 et 1889 à l'atelier céramique du maître-potier Charles Belleau (1813-1889), à La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le couvercle de jarre est un élément de fermeture d'un contenant servant à entreposer diverses denrées alimentaires.
L'argile employée dans la fabrication de l'objet est tout d'abord extraite du terrain du potier, puis corrigée, homogénéisée et mise en portions. Une balle d'argile est jetée au centre de la girelle du tour de potier qui est mise en mouvement à grande vitesse. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, le potier entreprend l'ébauchage du couvercle : il centre la balle, la perce, l'ouvre, puis procède à la montée des parois de la pièce pour lui donner sa forme intérieure. Tout au long du tournage, le potier évalue les dimensions du couvercle pour qu'il s'agence parfaitement à la jarre à laquelle il est destiné. La pièce est détachée de la girelle à l'aide d'un fil de métal, puis est mise à sécher jusqu'à ce qu'elle ait la consistance du cuir. Le couvercle est rachevé à l'aide d'outils en tournassant la surface extérieure. Le bouton, préalablement réalisé, est collé et le décor est réalisé à l'aide d'une molette. Une fois complètement séché, le dessus du couvercle est trempé dans la glaçure liquide au plomb. L'objet est enfourné, possiblement à l'aide d'une plaque d'enfournement, puis est cuit durant plusieurs heures, voire des jours. Le potier doit continuellement alimenter le four en bois durant cette période. La cuisson terminée, le four est refroidi graduellement, puis le potier procède au défournement.
La cuisson du couvercle crée des bouillonnures sur la glaçure, soit des bulles et des crevées. Ce type de défaut peut être causé par plusieurs facteurs, dont la surcuisson. Ces défauts peuvent aussi être causés par une trop grande quantité d'alumine dans la glaçure, lui donnant une consistance trop visqueuse. D'ailleurs, des analyses chimiques des glaçures produites par ce potier effectuées à la fin des années 1970 démontrent que celles-ci contiennent une proportion plus élevée que la normale d'alumine par rapport à la silice afin d'éviter des coulures et des recristallisations des glaçures. Ces défauts rendant le couvercle impropre à la consommation et à la vente, celui-ci est rejeté par le potier.
Le couvercle a été mis au jour sur le site de production céramique associé à l'atelier du maître-potier Charles Belleau (1813-1889), à La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Belleau acquiert une terre à La Baie en 1855 pour y installer son atelier de poterie où il exerce jusqu'à sa mort en 1889. Il produit principalement des terrines, des jarres, des cruches et des bols en terre cuite grossière d'origine locale à glaçure d'aspect brunâtre et brunâtre tacheté de vert. Certaines pièces produites par le potier possèdent un décor géométrique simple, parfois réalisé à la molette. L'analyse de la collection suggère que Charles Belleau pratique la cuisson unique pour la majorité de ses productions, seuls quelques objets semblant être cuits deux fois comme les jarres et les couvercles. Selon des témoignages recueillis auprès de ses contemporains par l'ethnologue Marius Barbeau (1883-1969) au début du XXe siècle, Belleau malaxe son argile dans un hangar à l'aide d'un moulin mu par un cheval. Il se sert d'un tour de potier pour le façonnage des contenants qu'il fait sécher par la suite sur des tablettes avant de les enfourner. Pour écouler ses productions, Belleau transporte ses pièces à vendre de porte-à-porte dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean comme il est alors coutume à l'époque en région éloignée.
L'objet a été retrouvé dans les couches végétales de surfaces labourées situées au-dessus de la zone du four de production. Cette couche comprend plusieurs rejets de production, mais également des artéfacts datant de la période post-occupation du potier sur le site.
L'argile employée dans la fabrication de l'objet est tout d'abord extraite du terrain du potier, puis corrigée, homogénéisée et mise en portions. Une balle d'argile est jetée au centre de la girelle du tour de potier qui est mise en mouvement à grande vitesse. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, le potier entreprend l'ébauchage du couvercle : il centre la balle, la perce, l'ouvre, puis procède à la montée des parois de la pièce pour lui donner sa forme intérieure. Tout au long du tournage, le potier évalue les dimensions du couvercle pour qu'il s'agence parfaitement à la jarre à laquelle il est destiné. La pièce est détachée de la girelle à l'aide d'un fil de métal, puis est mise à sécher jusqu'à ce qu'elle ait la consistance du cuir. Le couvercle est rachevé à l'aide d'outils en tournassant la surface extérieure. Le bouton, préalablement réalisé, est collé et le décor est réalisé à l'aide d'une molette. Une fois complètement séché, le dessus du couvercle est trempé dans la glaçure liquide au plomb. L'objet est enfourné, possiblement à l'aide d'une plaque d'enfournement, puis est cuit durant plusieurs heures, voire des jours. Le potier doit continuellement alimenter le four en bois durant cette période. La cuisson terminée, le four est refroidi graduellement, puis le potier procède au défournement.
La cuisson du couvercle crée des bouillonnures sur la glaçure, soit des bulles et des crevées. Ce type de défaut peut être causé par plusieurs facteurs, dont la surcuisson. Ces défauts peuvent aussi être causés par une trop grande quantité d'alumine dans la glaçure, lui donnant une consistance trop visqueuse. D'ailleurs, des analyses chimiques des glaçures produites par ce potier effectuées à la fin des années 1970 démontrent que celles-ci contiennent une proportion plus élevée que la normale d'alumine par rapport à la silice afin d'éviter des coulures et des recristallisations des glaçures. Ces défauts rendant le couvercle impropre à la consommation et à la vente, celui-ci est rejeté par le potier.
Le couvercle a été mis au jour sur le site de production céramique associé à l'atelier du maître-potier Charles Belleau (1813-1889), à La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Belleau acquiert une terre à La Baie en 1855 pour y installer son atelier de poterie où il exerce jusqu'à sa mort en 1889. Il produit principalement des terrines, des jarres, des cruches et des bols en terre cuite grossière d'origine locale à glaçure d'aspect brunâtre et brunâtre tacheté de vert. Certaines pièces produites par le potier possèdent un décor géométrique simple, parfois réalisé à la molette. L'analyse de la collection suggère que Charles Belleau pratique la cuisson unique pour la majorité de ses productions, seuls quelques objets semblant être cuits deux fois comme les jarres et les couvercles. Selon des témoignages recueillis auprès de ses contemporains par l'ethnologue Marius Barbeau (1883-1969) au début du XXe siècle, Belleau malaxe son argile dans un hangar à l'aide d'un moulin mu par un cheval. Il se sert d'un tour de potier pour le façonnage des contenants qu'il fait sécher par la suite sur des tablettes avant de les enfourner. Pour écouler ses productions, Belleau transporte ses pièces à vendre de porte-à-porte dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean comme il est alors coutume à l'époque en région éloignée.
L'objet a été retrouvé dans les couches végétales de surfaces labourées situées au-dessus de la zone du four de production. Cette couche comprend plusieurs rejets de production, mais également des artéfacts datant de la période post-occupation du potier sur le site.
Élément(s) associé(s)
Personnes associées : Belleau, Charles (1813 – 1889)
RÉFÉRENCES
BARBEAU, Marius. Maîtres artisans de chez-nous. Montréal, Les Éditions du Zodiaque, 1942. 220 p.
BELLEAU, Mimi L. Technologie des matériaux céramiques. (Québec), Claude Belleau Éditeur, 2017. s.p.
BLONDEL, Nicole. Céramique : vocabulaire technique. Paris, Éditions du patrimoine, 2014. 432 p.
CHAVARRIA, Joaquim. L'émaillage. L'École de poterie. Paris, Gründ, 2000. 64 p.
Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.
PROULX, André. L'atelier céramique Charles Belleau, La Baie (Chicoutimi), 1855-1889. Dossier, 47. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1980. 246 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 236047
Couvercle de jarre
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Raté de production
Rejet de production
Numéro(s)
Numéro archéologique : DbEr-1-14G3b-91
Autres numéros
Numéro précédent : 3CI-14G3B-91
Numéro précédent : DbEr-1-14F12a
Numéro précédent : DbEr-1-14G3b
Numéro précédent : 3C1-14F12a
Numéro précédent : 3CI-14F12a
Numéro précédent : 3C1-14G3B-91
Fonctions / usages
Le couvercle de jarre est un élément de fermeture d'un contenant servant à entreposer diverses denrées alimentaires. La jarre peut contenir des denrées sèches comme des céréales et des fèves, des graisses telles que du lard salé et du beurre ou des liquides comme de la mélasse, du miel et des huiles.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Locale indéterminée)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments
Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile
Lieu(x) de production
Amérique du Nord > Canada > Québec > Saguenay-Lac-Saint-Jean > Saguenay > La Baie
Dimensions
Diamètre extérieur (Estimée / intégral) : 25 cm
Hauteur (Mesurée / intégral) : 6 cm
Largeur (Mesurée / subsistant) : 13 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 15,5 cm
Technique(s) de fabrication :
Tourné
Glaçure
Cuit
Technique de décoration
Incisé
Moleté
Motif décoratif
Géométrique
Linéaire
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Production : après 1855 - avant 1889
Intervention archéologique : 1977
Altérations
Bouillonnure
(Cuisson de fabrication)
: Sur la glaçure
DESCRIPTION+
Description
Le couvercle de jarre est un élément de récipient lié à l'alimentation datant de la deuxième moitié du XIXe siècle qui a été rejeté lors de sa production. Le couvercle en terre cuite grossière à glaçure incolore forme un dôme aplati légèrement concave avec, au centre, un bouton. L'objet est doté d'une collerette verticale et d'un décor géométrique incisé. L'intérieur n'a pas de glaçure. La surface est irrégulière et parsemée de bulles et des cratères en raison d'une surcuisson de la glaçure. L'objet incomplet composé de deux fragments a une longueur résiduelle de 15,5 cm, une largeur résiduelle de 13 cm ainsi qu'une hauteur totale de 6 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
2
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale