Montréal

Montréal

Montréal

La tête de harpon a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car en plus d'être entière, elle illustre la variabilité des armatures barbelées retrouvées sur les sites préhistoriques québécois.

La tête de harpon est taillée dans un os long de mammifère entre le Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui) et le Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) et est associée aux Iroquoiens du Saint-Laurent. Elle porte des barbelures unilatérales peu dégagées qui sont sans doute façonnées à l'aide de rainurage et raclage. Pour leur part, le fût et l'extrémité distale sont probablement égalisés par abrasion et raclage. L'extrémité proximale semble être amincie sur deux faces, vraisemblablement par raclage, afin de faciliter son insertion dans une hampe.

La tête de harpon est une armature distale de projectile servant à armer la hampe ou la préhampe d'une lance pour la pêche ou la chasse de mammifères marins ou terrestres. Les barbelures unilatérales présentes sur la pièce agissent comme éléments de résistance permettant au harpon de rester coincé dans le corps de l'animal, une fois la chair transpercée. L'absence de perforation sur la pièce suggère que celle-ci est directement emmanchée sur une hampe et sans doute fixée par ligature.

La tête de harpon est récoltée entre 1989 et 1990 sur la pente du versant nord d'un méandre de la rivière Saint-Pierre dans un contexte stratigraphique imprécis, sans association directe avec des objets-témoins préhistoriques diagnostiques. Malgré ces lacunes contextuelles et typologiques, la proximité de l'occupation préhistorique du site de Place-Royale, qui s'apparente à un campement saisonnier occupé entre le printemps et l'automne, permet de suggérer prudemment que la tête de harpon daterait du Sylvicole moyen tardif ou du Sylvicole supérieur.