Laboratoire d'archéologie du Québec
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Aiguille à coudre. Côté AImage
Photo : Laura Dumitriu 2022, © Musée McCord Stewart
Aiguille à coudre. Côté BImage
Photo : Laura Dumitriu 2022, © Musée McCord Stewart

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-1 > Numéro de catalogue M13317

Contexte(s) archéologique(s)

Village autochtone

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

religieuse
domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'aiguille à coudre a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente un rare exemple d'un objet témoignant des activités associées aux travaux d'aiguille durant le Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'aiguille à coudre en os est fabriquée au cours de la seconde moitié du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) à Montréal et est associée aux Iroquoiens du Saint-Laurent. Elle est façonnée sur une section d'os long d'animal. Ses bords et sa surface sont probablement égalisés par raclage ou par abrasion, ces techniques permettant également de lui donner des bords parallèles. La partie distale est manquante, mais elle devait être pointue à l'origine pour transpercer les matières à coudre. Une courte rainure est aussi pratiquée sur la partie proximale pour créer l'ouverture du chas.

L'aiguille à coudre est un outil qui a pour fonction de percer des pièces de matériaux plus ou moins souples et de relier celles-ci à l'aide d'un fil préalablement inséré dans le chas. Selon le type de pièces à assembler et leur degré de résistance à la pointe perforante, il est possible que le passage de l'aiguille dans le cuir ou la peau animale, par exemple, ait été facilité par l'utilisation d'un poinçon. L'aiguille à coudre, qui présente un chas proximal, se distingue de l'aiguille à tisser qui porte un chas central et qui est dotée d'une extrémité distale non perforante. Cette dernière sert de navette et est impliquée dans la confection de filets de pêche, de nattes ou d'objets en babiche, comme des raquettes par exemple. Les aiguilles à coudre servent à la confection de vêtements, de sacs, de récipients et d'accessoires. Elles pourraient également être utilisées dans le domaine de l'ornementation, en fixant certaines parures sur les vêtements et accessoires de toutes sortes. L'aspect poli de cette aiguille est probablement causé par le frottement de l'os sur les matières à coudre, témoignant de son utilisation. Il est également probable que les fractures de l'objet soient attribuables à l'application d'une pression trop forte pendant son maniement.

L'aiguille à coudre est mise au jour quelque part entre 1859 et 1865 sur le site Dawson, situé sur l'île de Montréal. Cette occupation villageoise serait associée aux Iroquoiens du Saint-Laurent pendant la période du Sylvicole supérieur.

RÉFÉRENCES

PENDERGAST, J.F. et Bruce G. TRIGGER. Cartier's Hochelaga and the Dawson Site. Montréal et Londres, McGill-Queen's University Press, 1972. 388 p.