Laboratoire d'archéologie du Québec
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Canine d'ours ouvragée. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Canine d'ours ouvragée. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Canine d'ours ouvragée. Vue de profilImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BgFn-1 > Unité de fouille Puits 44N-70W > Quadrant NW > Couche stratigraphique Niveau 0-10 > Numéro de catalogue 2591

Contexte(s) archéologique(s)

Maison longue
Village autochtone

Région administrative

Montérégie

MRC

Le Haut-Saint-Laurent

Municipalité

Saint-Anicet

Fonction du site

domestique
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La canine d'ours ouvragée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle illustre la diversité des objets façonnés à partir de dents animales durant la période préhistorique québécoise.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La canine d'ours ouvragée est fabriquée par les Iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) en Montérégie. La dent est d'abord extraite de sa gaine osseuse. Elle est ensuite fendue longitudinalement, exposant ainsi la dentine tout en conservant l'émail extérieur. Finalement, le biseau actif est façonné par raclage ou abrasion. Il est plus fréquent d'observer ce type de traitement pour les canines d'ours noir, bien qu'il soit documenté que les canines de canidés comme le chien, le loup ou le coyote sont, dans une moindre mesure, également transformées de façon identique.

L'outil, qui a pour fonction présumée celle de racloir, est sans doute emmanché et utilisé à la manière d'un couteau croche pour le travail de matières dures, comme le bois, l'écorce, voire l'andouiller. La tracéologie – analyse des microtraces d'usure – et l'expérimentation permettraient assurément de déterminer avec plus de précision la fonction de cet objet qui demeure à ce jour hypothétique.

La canine d'ours ouvragée est mise au jour en 1996 sur le site villageois Droulers-Tsiionhiakwatha, situé à Saint-Anicet, au sud-ouest de Salaberry-de-Valleyfield. Occupé à la fin du XVe siècle par les Iroquoiens du Saint-Laurent, le village accueille au minimum dix maisons longues, dont sept ont été mises au jour. Ce site figure d'ailleurs parmi les villages iroquoiens du Québec les plus extensivement fouillés. L'artéfact a été récupéré dans l'une des sept maisons longues.

RÉFÉRENCES

BOISVERT, Marie-Ève et Christian GATES ST-PIERRE. « La transformation des matières dures d’origine animale sur le site Droulers ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Droulers-Tsiionhiakwatha : chef-lieu iroquoien de Saint-Anicet à la fin du XVe siècle. Paléo-Québec, 38. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2019, p. 263-293.