Laboratoire d'archéologie du Québec
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Boîte de conserve alimentaire. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. Côté CImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. Côté DImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Boîte de conserve alimentaire. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-189 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation, maison

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La boîte de conserve alimentaire a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la variabilité des contenants et des produits alimentaires commercialisés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. Elle a également été choisie parce qu'elle a été produite après 1883 et qu'il s'agit d'un objet rarement trouvé sur les sites archéologiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La boîte de conserve alimentaire de 16 onces en fer-blanc est laminée, découpée et soudée entre 1883 et le début du XXe siècle à Toronto, au Canada, d'après les nombreuses inscriptions se trouvant sur l'étiquette. La mention « Dominion of Canada » s'y trouve également. Ce terme est employé pour la première fois pour désigner le Canada lors de la Confédération en 1867. Les institutions gouvernementales canadiennes abandonnent cette appellation dès le début des années 1960.

La boîte de conserve alimentaire métallique sert à l'entreposage et à la conservation d'aliments comme des fruits, des légumes ou de la viande de façon hermétique et stérile, et ce, à température ambiante. Déjà présente durant la seconde moitié du XVIIIe siècle pour la conservation de graisse alimentaire et de saumon salé, l'utilisation de la boîte en fer-blanc prend son essor au XIXe siècle avec les techniques de stérilisation mises au point par le français Nicolas Appert (1749-1841) en 1795. N'ayant pas déposé de demande de brevet pour son invention, celle-ci est récupérée par le Britannique Peter Durand (1766-1822) en 1810. C'est une innovation importante, puisque la conserve en métal permet de préserver la nourriture et de la transporter plus facilement contrairement aux bouteilles et aux pots en verre. Toutefois, avant la révolution industrielle, la conserve est un produit dispendieux et les risques de contamination sont très élevés. Vers la fin du XIXe siècle et davantage au XXe siècle après la Première Guerre mondiale, la conserve devient plus accessible et de plus en plus appréciée des consommateurs. À partir des années 1940, la conserve se démocratise. Elle bouleverse alors les habitudes alimentaires : elle devient un objet courant se retrouvant dans toutes les maisons et toutes les épiceries au milieu du XXe siècle. Le fond de cette boîte de conserve est ouvert, probablement avec un ouvre-boîte. Cet outil est inventé vers 1858 par l'américain Ezra Warner.

La boîte de conserve alimentaire est mise au jour en 1970 sur le site de la maison Milot, située dans l'arrondissement historique de Place-Royale, dans la ville de Québec. Un premier magasin est construit sur cet emplacement en 1647 par Jean Bourdon pour la Communauté des Habitants, puis le terrain est cédé à Jean Talon en 1663, qui aurait reconstruit le bâtiment en pierre. Celui-ci est détruit par l'incendie de la Basse-Ville (1682), et les vestiges sont rachetés par Eustache Lambert dit Dumont (1658-1691) en 1687. Il vend la portion nord au marchand Jean Milot (1624-1699) en 1689 qui y bâtit une maison en pierre à deux étages deux ans plus tard. Celle-ci, reconstruite en 1771, change ensuite périodiquement de propriétaires et subit plusieurs rénovations au fil des ans. Elle est la propriété du chirurgien Pierre de Sales Laterrière entre 1802 et 1823. Abîmée par deux incendies en 1960 et 1966, elle est acquise en 1969, puis restaurée dans l'esprit de la maison de 1691 pour le projet de Place-Royale.

RÉFÉRENCES

BLUMENTHAL, Otto. The British, Foreign and Colonial Trade Marks' Directory, To Which is Added an International Guide, and an Appendix of General Commercial Information, with Translations Into French, German, Spanish, Italian, Portuguese, Dutch, Swedish, Russian, Chinese.... Londres, 1866. 475 p.
GAGNON, François et Michel LAFRENIÈRE. À la découverte du passé : fouilles à la Place Royale. Civilisation du Québec. Série Place Royale. Québec, Ministère des Affaires culturelles, 1971. 91 p.
GAGNON, François. Les recherches archéologiques, la maison Milot, Place-Royale, Québec.. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles, 1970. 7 p.
MCELROY, K. P. « Part Eight : Canned Vegetables ». WILEY, Harvey Washington. Foods and Food Adulterants. Washington, D.C., U.S. Department of Agriculture, Division of Chemistry, s.d. p. 1011-1167.