Laboratoire d'archéologie du Québec
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Support. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Support. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Support. Vue latéraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Support. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Support. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-24 > Numéro de catalogue B-1

Contexte(s) archéologique(s)

Atelier

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le support a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un outil ou un type de support d'enfournement utilisé par des potiers du Québec produisant des contenants en terre cuite grossière au XIXe siècle et au début du XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le support en « L » en terre cuite grossière locale est produit et utilisé entre 1853 et 1918 à la Poterie Dion de L'Ancienne-Lorette, située près de Québec. Le support est façonné au tour de potier. Une balle d'argile est formée, puis jetée au centre de la girelle du tour qui est mis en mouvement. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, le potier procède à la création d'un grand disque robuste, plat et évidé. À l'aide de ses mains ou d'outils comme un profil, il crée la forme en « L » du support. Le disque est coupé en plusieurs supports qui sont détachés de la girelle. Le potier découpe des pointes triangulaires sur le talon du support. Le support est laissé à sécher, puis est cuit avant d'être utilisé.

Le support en « L », ou « pan ring », est employé pour la cuisson d'objets en terre cuite grossière avec glaçure comme les terrines. Ce type de support sert à séparer et à supporter des pièces de même forme et de mêmes dimensions empilées les unes dans les autres en colonne. Pour chaque objet supporté, au moins trois supports sont employés, mais le nombre utilisé dépend du diamètre de l'objet à soutenir. Le potier s'assure de les répartir à égale distance et de chevaucher chaque rangée d'objets de supports. Ce chevauchement permet une meilleure stabilité à la colonne. Lors de l'empilement, le potier peut disposer les contenants sur les supports de deux façons différentes. Il peut soit déposer les contenants à l'envers sur le talon du support, ou encore les suspendre sur le talon du support. La Poterie Dion est reconnue pour produire des contenants entièrement recouverts de glaçure, rendant l'usage de supports crucial à leur fabrication. La présence de coulures de glaçure sur l'objet témoigne d'ailleurs de son utilisation.

Le support a été mis au jour en 1978 sur le site de la Poterie Dion, dans le secteur des Saules, à Québec. Apprenti potier de Siméon Joubert de Saint-Denis-sur-Richelieu, Jean-Baptiste Dion (avant 1846-après 1889) fonde un petit atelier de poterie le long de la rivière Saint-Charles sur une partie de terre reçue de ses parents en 1853. Tout au long de l'existence du petit atelier situé au rez-de-chaussée de sa demeure, la production demeure modeste. Dion y produit des contenants utilitaires tels que des jarres, des terrines, et des cruches. En 1864, son frère Antoine Dion suit ses pas et installe un atelier similaire en face de la terre familiale. Celui-ci achète de la Société Beauchemin et Fils en 1876 une machine à vapeur servant à mélanger et préparer l'argile locale se trouvant sur ses terres. Sa fabrique familiale va bon train contrairement à celle de Jean-Baptiste. Il vend sa poterie à ses fils Antoine et Jacques-Silfrid en 1889, dorénavant connue sous le nom de « Dion Frères ». Quelques années plus tard, Jacques-Silfrid reçoit l'atelier de son oncle Jean-Baptiste. Il décide alors de délaisser la manufacture qu'il avait avec son frère, faisant de son fils Antoine le seul dirigeant de la fabrique. À partir de 1913, l'atelier passe aux mains de plusieurs propriétaires qui se succèdent en peu d'années. En 1915, l'atelier est vendu à Charles N. Lafond qui modernise la fabrique en y installant l'électricité et en délaissant l'usage de la vapeur. Cependant, la poterie des Dion ferme ses portes malgré tout en 1918, faisant disparaitre l'une des dernières représentantes des ateliers céramiques québécois dits « artisanaux ».

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
GAUMOND, Michel. Rapport sur les sondages exécutés du 21 au 24 août 1978, sur le lot 45 de la paroisse de L'Ancienne-Lorette, au 2908, boul. Père-Lelièvre, poterie Dion, CeEt-24. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles, 1978. s.p.
LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.
PROULX, André. L'atelier céramique Charles Belleau, La Baie (Chicoutimi), 1855-1889. Dossier, 47. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1980. 246 p.
SULYA, Martha L. Ubiquitous and Unfamiliar: Earthenware Pottery Production Techniques and the Bradford Family Pottery of Kingston, MA. University of Massachusetts Boston, 2015. 131 p.