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Bec verseur de théière. Côté A
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bec verseur de théière. Côté B
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bec verseur de théière. Vue de face
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bec verseur de théière. Vue de dessus
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEu-3 > Numéro de catalogue A87
Contexte(s) archéologique(s)
Indéterminé
Manufacture
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Le bec verseur de théière a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple de raté de production céramique. Le mauvais collage du bec verseur par le potier a provoqué son décollage lors de la deuxième cuisson. De plus, le bec verseur de théière est représentatif de la production de la Poterie de Cap-Rouge au XIXe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Le bec verseur de théière en terre cuite fine jaune à glaçure brune de type « Rockingham » est moulé à la Poterie de Cap-Rouge entre 1860 et 1892. Afin de créer ses contenants, la manufacture de Cap-Rouge importe des États-Unis et d'Angleterre la majorité de ses matières premières en plus d'utiliser des matières locales. L'argile mélangée est versée dans un moule doté d'un décor. Après le moulage, le bec verseur à l'état cuir est collé à une théière préalablement réalisée. Pour ce faire, le potier gratte la base du bec ainsi que son emplacement prévu sur la théière; il y applique de la barbotine ou de l'eau et appuie le bec verseur sur la théière. Toutes les parties composantes de la théière doivent comporter le même niveau de retrait pour obtenir un agencement parfait et éviter les bris. Suit l'étape du rachevage, puis après un dernier séchage l'objet est cuit une première fois. Il est alors à l'état de biscuit. Après son inspection, la théière est trempée dans l'émail de type « Rockingham », puis est cuite à nouveau en cazette. Après le second défournement, la théière est rejetée avec d'autres objets jugés insatisfaisants. La présence de glaçure sur la base du bec verseur indique qu'il n'a pas été collé correctement, entrainant sa chute lors de la deuxième cuisson.
Le bec verseur de théière est un composant essentiel d'un contenant utilisé pour l'infusion et le service du thé. Il a été mis au jour en 1968 sur le site de la Poterie de Cap-Rouge, à Québec. La fabrique est fondée à l'été 1860 par les hommes d'affaires de Québec, Jean Henry Howison (vers 1833-après 1862), John Pye (1815-1884) et Zéphirin Chartré (1812-après 1872). Ils font construire près de l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge, une manufacture répartie sur deux étages. L'objectif est d'y confectionner de la vaisselle et des objets usuels en céramique de type terre cuite fine jaune à glaçure incolore au plomb « Yelloware » ou à glaçure brune à base de manganèse de type « Rockingham ». La fabrique est d'abord munie de deux fours en brique, puis un troisième est ajouté plus tard. Ces fours en brique en forme de bouteille sont à tirage ascendant, similaires aux fours utilisés dans les manufactures de céramique du Staffordshire, en Angleterre. Des machines à vapeur sont mises en place afin d'aider à la production. Les premières céramiques produites sont mises aux enchères au printemps 1862 à Québec où près d'une centaine de paniers de céramique sont offerts à la vente au public. Malgré des débuts prometteurs, la société est en difficulté et les propriétaires et la manufacture de Cap-Rouge sont saisis en novembre 1862. À partir de cette date, l'entreprise passe aux mains de plusieurs propriétaires. Les années 1870 seraient les plus prolifiques. Plusieurs ouvriers locaux sont employés selon la santé économique de l'entreprise. Elle fait aussi appel à des travailleurs étrangers spécialisés, dont le maître-potier Philip Pointon (vers 1831-après 1881) et le modeleur William Hancock (1845-1924) de Baltimore. Celui-ci est d'ailleurs employé à grands frais à plusieurs reprises au cours de l'été 1873. Ce mouvement des travailleurs à travers les États-Unis et le Canada explique les grandes similarités des objets en terre cuite fine d'une manufacture à l'autre. Il arrive même parfois que les moules et prototypes soient vendus à une autre manufacture après une faillite ou une fermeture. Au cours de son activité, la manufacture produit par tournage, calibrage ou moulage une variété de contenants. Les objets produits sont fréquemment décorés à l'engobe ou possèdent un décor moulé. Les productions sont expédiées un peu partout au Québec (Montréal, Québec, Percé, Sorel, Trois-Rivières, Sherbrooke, Arthabaska, Saint-Hyacinthe, etc. ). La manufacture exporte également ses objets en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. La date exacte de sa fermeture est encore incertaine, mais la fabrique est démolie officiellement en 1892.
Le bec verseur de théière est un composant essentiel d'un contenant utilisé pour l'infusion et le service du thé. Il a été mis au jour en 1968 sur le site de la Poterie de Cap-Rouge, à Québec. La fabrique est fondée à l'été 1860 par les hommes d'affaires de Québec, Jean Henry Howison (vers 1833-après 1862), John Pye (1815-1884) et Zéphirin Chartré (1812-après 1872). Ils font construire près de l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge, une manufacture répartie sur deux étages. L'objectif est d'y confectionner de la vaisselle et des objets usuels en céramique de type terre cuite fine jaune à glaçure incolore au plomb « Yelloware » ou à glaçure brune à base de manganèse de type « Rockingham ». La fabrique est d'abord munie de deux fours en brique, puis un troisième est ajouté plus tard. Ces fours en brique en forme de bouteille sont à tirage ascendant, similaires aux fours utilisés dans les manufactures de céramique du Staffordshire, en Angleterre. Des machines à vapeur sont mises en place afin d'aider à la production. Les premières céramiques produites sont mises aux enchères au printemps 1862 à Québec où près d'une centaine de paniers de céramique sont offerts à la vente au public. Malgré des débuts prometteurs, la société est en difficulté et les propriétaires et la manufacture de Cap-Rouge sont saisis en novembre 1862. À partir de cette date, l'entreprise passe aux mains de plusieurs propriétaires. Les années 1870 seraient les plus prolifiques. Plusieurs ouvriers locaux sont employés selon la santé économique de l'entreprise. Elle fait aussi appel à des travailleurs étrangers spécialisés, dont le maître-potier Philip Pointon (vers 1831-après 1881) et le modeleur William Hancock (1845-1924) de Baltimore. Celui-ci est d'ailleurs employé à grands frais à plusieurs reprises au cours de l'été 1873. Ce mouvement des travailleurs à travers les États-Unis et le Canada explique les grandes similarités des objets en terre cuite fine d'une manufacture à l'autre. Il arrive même parfois que les moules et prototypes soient vendus à une autre manufacture après une faillite ou une fermeture. Au cours de son activité, la manufacture produit par tournage, calibrage ou moulage une variété de contenants. Les objets produits sont fréquemment décorés à l'engobe ou possèdent un décor moulé. Les productions sont expédiées un peu partout au Québec (Montréal, Québec, Percé, Sorel, Trois-Rivières, Sherbrooke, Arthabaska, Saint-Hyacinthe, etc. ). La manufacture exporte également ses objets en Ontario et dans les provinces de l'Atlantique. La date exacte de sa fermeture est encore incertaine, mais la fabrique est démolie officiellement en 1892.
RÉFÉRENCES
BEAUDRY DION, Jacqueline et Jean-Pierre DION. Philip Pointon (1831-1881) Maître-potier à Baraboo, Cap-Rouge, Trenton, Baltimore, Saint-Jean. Saint-Lambert, 2013. 128 p.
BELLEAU, Mimi L. Technologie des matériaux céramiques. (Québec), Claude Belleau Éditeur, 2017. s.p.
BLONDEL, Nicole. Céramique : vocabulaire technique. Paris, Éditions du patrimoine, 2014. 432 p.
COPELAND, Robert. Manufacturing Processes of Tableware during the Eighteenth and Nineteenth Centuries. Royaume-Uni, The Northern Ceramic Society, 2009. 186 p.
CÔTÉ, Alain et Carl LAVOIE. La Poterie de Cap-Rouge, 1860-1892. Cap-Rouge, La Société historique du Cap-Rouge, 1991. 64 p.
Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 235324
Bec verseur de théière
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Contenant
Raté de production
Rejet de production
Théière
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEu-3-A87
Fonctions / usages
Le bec verseur de théière est un composant essentiel d'un contenant utilisé pour l'infusion et le service du thé.
Matériaux
Céramique - terre cuite fine (Jaune glaçure brune)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Service et consommation des boissons > Service et consommation des boissons non alcoolisées
Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile
Lieu(x) de production
Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > Cap-Rouge
Dimensions
Hauteur (Mesurée / subsistant) : 10,8 cm
Largeur (Mesurée / subsistant) : entre 2,3 et 4 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 8,7 cm
Technique(s) de fabrication :
Moulé
Cuit
Glaçure par immersion
Motif décoratif
Végétal
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Production : après 1860 - avant 1892
Intervention archéologique : 1968
Altérations
Décollement
(Cuisson de fabrication)
: Emplacement non spécifié
Lacune
(Cuisson de fabrication)
: Emplacement non spécifié
DESCRIPTION+
Description
Le bec verseur de théière est un objet lié à l'alimentation datant de la deuxième moitié du XIXe siècle dont le processus de fabrication est demeuré à l'étape préliminaire. Le bec incomplet en forme de « S » est en terre cuite fine jaune à glaçure brune de type « Rockingham ». Sa surface porte un décor moulé en relief de branches et de vignes. L'objet mesure 8,7 cm de longueur, 4 cm de largeur et 10,8 cm de hauteur.
Type de fabrication
Semi-industriel
Intégrité
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale