Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bois de cervidé ouvragé. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bois de cervidé ouvragé. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CcFd-3 > Numéro de catalogue 97

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

Région administrative

Mauricie

MRC

Trois-Rivières

Municipalité

Trois-Rivières

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bois de cervidé ouvragé a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car, en plus d'être complet, cet outil à double extrémité active provient du site archéologique Bourassa, un site majeur dans l'analyse de l'amorce de la vie villageoise dans la vallée du Saint-Laurent.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bois de cervidé ouvragé est façonné au cours de la première moitié du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Cet outil est formé sur une section d'andouiller dont la pointe naturelle est aménagée par raclage ou abrasion pour obtenir une extrémité pointue. L'objet a un profil courbe et une section circulaire. L'autre extrémité porte un biseau bifacial qui est probablement aménagé par raclage. Les perlures naturelles du bois de cervidé sont visibles sur la surface extérieure du fût, suggérant que ce dernier est laissé à l'état brut.

Le bois de cervidé ouvragé n'a pas de fonction précise connue à ce jour. Comme les deux extrémités de la pièce portent des indices d'aménagements, celle-ci remplit sans doute plus d'une fonction. D'après la morphologie générale de l'objet, celui-ci pourrait servir à transformer les peaux animales, à écorcer, creuser, couper ou entailler des matières organiques comme l'os ou le bois. Puisque l'identification fonctionnelle est difficile à établir en se basant strictement sur des critères morphologiques, ce sont ultimement les analyses tracéologiques et les expérimentations qui permettraient de documenter la véritable fonction de cet outil. Les extrémités émoussées du bois de cervidé ouvragé témoignent de son utilisation. L'artéfact porte également de nombreuses cassures dont la cause demeure indéterminée.

Le bois de cervidé ouvragé est mis au jour entre 1964 et 1970 sur le site archéologique Bourassa, situé dans la municipalité de Trois-Rivières. D'après l'analyse des objets de céramique retrouvés sur le site, ce dernier serait occupé par des groupes appartenant à la tradition Saint-Maurice (Owascoïde) de manière répétée et continue au cours du XIIIe siècle. L'outil en bois de cervidé est donc rattaché à cette tradition et témoigne des diverses activités domestiques et technologiques tenues sur le site à cette époque. Par ailleurs, malgré l'absence de preuves indiscutables d'habitation sur le site Bourassa, la diversité des artéfacts associés aux activités quotidiennes suggère qu'il pourrait correspondre à l'amorce de la vie villageoise dans la vallée du Saint-Laurent.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude, Norman CLERMONT et René RIBES. « Regard sur la préhistoire trifluvienne: le site Bourassa ». Recherches amérindiennes au Québec. Vol. 16, no 2-3 (1986), p. 5-55.
MORIN, Eugène. « Early Late Woodland Social Interaction in the St. Lawrence River Valley ». Archaeology of Eastern North America. No 29 (2001), p. 66-100.