Laboratoire d'archéologie du Québec
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Objet biseauté. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet biseauté. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet biseauté. Vue latéraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet biseauté. Extrémité AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet biseauté. Extrémité BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

FlGd-1 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'objet biseauté a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il fait partie des très rares objets en os préservés ayant été mis au jour sur le territoire d'Eeyou Istchee Baie-James. Bien que retrouvé sur un site datant de la période historique, cet objet de facture autochtone témoigne certainement d'un mode d'utilisation traditionnel chez les Cris de la Jamésie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'objet biseauté en os est fabriqué au cours de la période historique récente (1867-1960) et est associé aux communautés cries occupant le territoire de la Jamésie, autour de la baie James. La pièce est façonnée sur un segment diaphysaire d'os long d'un gros mammifère. La première étape de façonnage consiste à obtenir un fragment de diaphyse de bonne dimension en retirant les surfaces articulaires de l'os long, possiblement par sciage. Ensuite, le biseau est dégagé, sans doute par abrasion. La face opposée au biseau présente également des traces superficielles d'abrasion, visant possiblement à uniformiser cette surface de l'os.

L'objet biseauté partage d'étroites similarités morphologiques avec des écharnoirs en os associés à des communautés autochtones de l'Ouest et du Nord-ouest canadiens, ainsi que des régions des Grandes plaines américaines. Par analogie ethnographique, il serait plausible que cet outil ait été utilisé pour nettoyer les peaux animales en préparation du tannage. Le biseau de l'outil, qui est en contact avec la surface interne de la peau animale, permet de retirer toute trace résiduelle de chair et de gras. Ce possible écharnoir témoignerait ainsi du traitement artisanal des peaux d'orignaux ou de caribous, par exemple, en Jamésie.

L'objet biseauté est mis au jour en 1973 sur un site archéologique situé sur la rive ouest de la baie Carbillet, dans la municipalité d'Eeyou Istchee Baie-James. Le site correspond à un campement sans doute hivernal et possiblement occupé vers les années 1867 à 1960 (Québec moderne). Ce site contient les vestiges de huit habitations, comprenant des mâts en place et effondrés, des aires de combustion circonscrites par des pierres dans sept des habitations et une aire de rejet. C'est d'ailleurs dans cette aire de rejet que l'écharnoir a été retrouvé, accompagné de restes culinaires incluant des boîtes de conserve et des ossements d'animaux.

RÉFÉRENCES

BEYRIES, Sylvie. « Modélisation du travail du cuir en ethnologie : proposition d'un système ouvert à l'archéologie ». Anthropozoologica. Vol. 43, no 1 (2008), p. 9-42.