Le pot à peinture a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Il a aussi été choisi parce que le pot provient du fabricant de peinture et de vernis montréalais P. D. Dods & Company.

Le pot à peinture en métal ferreux est laminé, moulé et soudé à la fin du XIXe siècle à Montréal.
D'après les inscriptions se trouvant sur l'étiquette beige recouvrant le corps du pot, ce contenant servant à l'entreposage et au transport de peinture est fabriqué par la P. D. Dods & Company de Montréal.

Les ateliers de peintures et vernis « Island City » de la P. D. Dods & Company sont la propriété d'Eusèbe Tougas (avant 1867-1907) et sont situés sur la rue McGill à Montréal. Cette importante entreprise se spécialise également dans les fournitures nécessaires aux peintres et aux artistes et possède une manufacture sur la rue Mill. Tougas décède en octobre 1907 après 40 ans de carrière. D'après les résidus visibles au fond du contenant et les inscriptions de l'étiquette, ce pot de peinture contient à l'origine une couleur jaune rougeâtre nommée « terre de Sienne ».

Le pot à peinture est mis au jour en 2013 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été retrouvé sous un plancher dans un lot correspondant à une couche d'accumulation de poussière et de débris provenant de l'incendie de 1755. Ce lot témoigne également de l'installation d'un système de chauffage à eau chaude installé en 1880 dans la pièce 108 située dans l'aide du jardin du monastère.