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Brosse à dents. Vue de face
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brosse à dents. Vue de dos
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-80 > Opération 9 > Sous-opération A > Lot 5 > Numéro de catalogue 2
Contexte(s) archéologique(s)
Drain
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La brosse à dents a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec et qu'elle témoigne des modes d'hygiène personnelle des occupants du lieu.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La brosse à dents est taillée dans l'os de façon semi-industrielle entre 1874 et le milieu du XXe siècle. Elle est fabriquée à partir d'un ilion « ilium », ou fémur de boeuf, qui est d'abord scié en bandes. Ce matériau peu coûteux a l'avantage de résister à l'humidité. Les bandes d'os sont coupées de la bonne longueur et aplanies, puis profilées selon un gabarit à l'aide d'une machine à coupe rotative. La forme finale du manche est limée à la main. Des trous sont percés dans la tête sans perforer le dos, puis des tunnels reliant ces trous sont creusés dans l'épaisseur de la tête, une technique connue sous le nom de « trépanation ». La machine utilisée pour cette étape n'apparait qu'en 1874. Les trous des tunnels sont ensuite soigneusement bouchés, puis la brosse à dents est blanchie et polie. Les soies sont passées à la main dans les trous à l'aide d'un fil et d'un crochet, une opération appelée « tirage ». Le manche est peint en bleu et vert, comme en témoignent des traces de peinture encore visibles.
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents. Cet objet est inventé en Chine à la fin du XVe siècle, puis apparait graduellement dans les sociétés occidentales au XIXe siècle. Toutefois, son utilisation demeure marginale et l'objet est considéré comme un produit de luxe jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1780, l'Angleterre produit des brosses à dents avec des poils de sanglier et des manches en os de vache. Ce n'est que vers 1850 que des brosses à dents sont produites en grand nombre à un prix abordable et deviennent largement appréciées en Europe pour le nettoyage des dents. Dans les années 1920, les brosses à dents les plus abordables sont alors importées du Japon, mais seulement 20 % de la population américaine en possède une. Les poils naturels entrant dans la fabrication des brosses à dents sèchent difficilement, ce qui favorisait la prolifération des bactéries. Ce problème n'est résolu qu'en 1938 par l'utilisation de fibre de nylon sur la brosse « Dr. West's Miracle Tuft » mise en marché par la compagnie américaine DuPont.
La brosse à dents est mise au jour en 2012 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
La brosse à dents a été retrouvée dans un drain d'évacuation des eaux usées et des déchets en provenance de l'hôpital au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents. Cet objet est inventé en Chine à la fin du XVe siècle, puis apparait graduellement dans les sociétés occidentales au XIXe siècle. Toutefois, son utilisation demeure marginale et l'objet est considéré comme un produit de luxe jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1780, l'Angleterre produit des brosses à dents avec des poils de sanglier et des manches en os de vache. Ce n'est que vers 1850 que des brosses à dents sont produites en grand nombre à un prix abordable et deviennent largement appréciées en Europe pour le nettoyage des dents. Dans les années 1920, les brosses à dents les plus abordables sont alors importées du Japon, mais seulement 20 % de la population américaine en possède une. Les poils naturels entrant dans la fabrication des brosses à dents sèchent difficilement, ce qui favorisait la prolifération des bactéries. Ce problème n'est résolu qu'en 1938 par l'utilisation de fibre de nylon sur la brosse « Dr. West's Miracle Tuft » mise en marché par la compagnie américaine DuPont.
La brosse à dents est mise au jour en 2012 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
La brosse à dents a été retrouvée dans un drain d'évacuation des eaux usées et des déchets en provenance de l'hôpital au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle.
RÉFÉRENCES
Artefactuel. CeEt-80, Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, rapport de l'intervention de 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2014. 88 p.
Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Le 18e siècle et ses parures : Poudre, perruque et rasoir ». POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016, p. 98-99.
MATTICK, Barbara E. A guide to bone toothbrushes of the 19th and early 20th centuries. Bloomington, Xlibris, 2010. 82 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 235272
Brosse à dents
IDENTIFICATION+
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-80-9A5-2
Fonctions / usages
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents.
Matériaux
Matières organiques - solides stables (Os)
Classification(s)
Objets personnels > Objet de toilette
Dimensions
Épaisseur, Tête (Mesurée / intégral) : 0,5 cm
Épaisseur, Manche (Mesurée / intégral) : 0,7 cm
Largeur, Tête (Mesurée / intégral) : 1,5 cm
Longueur (Mesurée / intégral) : 14,5 cm
Technique(s) de fabrication :
Aplani
Blanchi
Coupé
Limé
Poli
Profilé à la machine à couteau rotatif
Scié
Trépané
Peint
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Contexte archéologique : après 1850 - avant 1950
Typologie : après 1874 - avant 1950
Découverte : 2012‑09‑20 - 2012‑09‑21
Intervention archéologique : 2012‑09‑04 - 2012‑09‑28
Altérations
Cassure
(Cause inconnue)
: Entre la tête et le manche et à l'extrémité du manche
Craquelures
(Cause inconnue)
: Écaillement de la peinture sur l'ensemble de la surface
Écaillement de la peinture sur l'ensemble de la surface
Écaillement de la peinture sur l'ensemble de la surface
DESCRIPTION+
Description
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle fabriqué entre 1874 et la première moitié du XXe siècle. L'objet en os taillé est constitué de deux fragments. La tête, complète, est de forme oblongue et est cassée au début du manche. Elle est dotée de quatre rangées de trous servant à disposer les soies, qui sont manquantes, et de trois incisions parallèles servant à fixer les poils. Le manche, de forme rectangulaire, est légèrement recourbé et renflé au centre, puis se rétrécit pour former le cou. L'extrémité est absente, et des résidus de peinture verte et bleue sont visibles sur le manche. L'objet mesure 14,5 cm de longueur résiduelle, 1,5 cm de largeur maximale et 0,7 cm d'épaisseur maximale. La face supérieure de la tête est percée de rangées de 19 trous aux deux extrémités et de deux rangées de 20 trous au centre.
Type de fabrication
Semi-industriel
Intégrité
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
3
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve du Monastère des Augustines de Québec