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Brosse à dents. Vue de face
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brosse à dents. Vue de dos
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brosse à dents. Détail de l'inscription «Made in Canada»
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brosse à dents. Détail de l'inscription «Fuller»
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brosse à dents. Détail de l'inscription «Sterilized»
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-80 > Opération 9 > Sous-opération A > Lot 5 > Numéro de catalogue 1
Contexte(s) archéologique(s)
Drain
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La brosse à dents a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle porte une inscription la reliant à la compagnie Fuller. Elle a également été choisie parce qu'elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec et qu'elle témoigne des modes d'hygiène personnelle du XXe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La brosse à dents en plastique opaque de couleur verdâtre est moulée mécaniquement après 1938 au Canada et est utilisée au cours du XXe siècle. Les inscriptions moulées en creux sur le manche identifient son fabricant, la Fuller Brush Company. Cette dernière est fondée dans le Connecticut en 1906 par le Canadien Alfred Fuller (1885-1973). Son concept de vente se base sur le porte à porte où des vendeurs itinérants vendent une vaste gamme de brosses et de vadrouilles. L'entreprise Consolidated Foods, qui porte maintenant le nom de Sara Lee Corporation, acquiert Fuller Brush en 1968.
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents. Cet objet est inventé en Chine à la fin du XVe siècle, puis apparait graduellement dans les sociétés occidentales au XIXe siècle. Toutefois, son utilisation demeure marginale et l'objet est considéré comme un produit de luxe jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1780, l'Angleterre produit des brosses à dents avec des poils de sanglier et des manches en os de vache. Ce n'est que vers 1850 que des brosses à dents sont produites en grand nombre à un prix abordable et deviennent largement appréciées en Europe pour le nettoyage des dents. Dans les années 1920, les brosses à dents les plus abordables sont alors importées du Japon, mais seulement 20 % de la population américaine en possède une. Les poils naturels entrant dans la fabrication des brosses à dents sèchent difficilement, ce qui favorisait la prolifération des bactéries. Ce problème n'est résolu qu'en 1938 par l'utilisation de fibre de nylon sur la brosse « Dr. West's Miracle Tuft » mise en marché par la compagnie américaine DuPont. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pénurie d'os de vache et l'absence d'artisans entrainent le développement des poignées synthétiques et l'abandon graduel de la brosse à dents en os. En 1951, des résines acryliques sont inventées et les brosses à dents en plastique transparent deviennent courantes.
La brosse à dents est mise au jour en 2012 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
La brosse à dents a été retrouvée dans un drain d'évacuation des eaux usées et des déchets en provenance de l'hôpital au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Elle provient peut-être du lot supérieur correspondant au remplissage de la tranchée du tuyau de résine noire installé en 1999.
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents. Cet objet est inventé en Chine à la fin du XVe siècle, puis apparait graduellement dans les sociétés occidentales au XIXe siècle. Toutefois, son utilisation demeure marginale et l'objet est considéré comme un produit de luxe jusqu'à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. En 1780, l'Angleterre produit des brosses à dents avec des poils de sanglier et des manches en os de vache. Ce n'est que vers 1850 que des brosses à dents sont produites en grand nombre à un prix abordable et deviennent largement appréciées en Europe pour le nettoyage des dents. Dans les années 1920, les brosses à dents les plus abordables sont alors importées du Japon, mais seulement 20 % de la population américaine en possède une. Les poils naturels entrant dans la fabrication des brosses à dents sèchent difficilement, ce qui favorisait la prolifération des bactéries. Ce problème n'est résolu qu'en 1938 par l'utilisation de fibre de nylon sur la brosse « Dr. West's Miracle Tuft » mise en marché par la compagnie américaine DuPont. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pénurie d'os de vache et l'absence d'artisans entrainent le développement des poignées synthétiques et l'abandon graduel de la brosse à dents en os. En 1951, des résines acryliques sont inventées et les brosses à dents en plastique transparent deviennent courantes.
La brosse à dents est mise au jour en 2012 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de 12 arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
La brosse à dents a été retrouvée dans un drain d'évacuation des eaux usées et des déchets en provenance de l'hôpital au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Elle provient peut-être du lot supérieur correspondant au remplissage de la tranchée du tuyau de résine noire installé en 1999.
RÉFÉRENCES
Artefactuel. CeEt-80, Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, rapport de l'intervention de 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2014. 88 p.
Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016. 151 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 235271
Brosse à dents
IDENTIFICATION+
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-80-9A5-1
Fonctions / usages
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents.
Matériaux
Matières organiques - solides semi-plastiques (Plastique)
Classification(s)
Objets personnels > Objet de toilette
Lieu(x) de production
Présumé : Amérique du Nord > Canada > Ontario > Toronto
Dimensions
Épaisseur (Mesurée / intégral) : 0,5 cm
Largeur (Mesurée / intégral) : 1,2 cm
Longueur (Mesurée / intégral) : 15 cm
Technique(s) de fabrication :
Moulé
Inscription(s)
Moulée en creux sur le manche : MADE IN CANADA / FULLER / STERILIZED
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec contemporain (après 1960)
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Dates
Contexte archéologique : après 1850 - avant 1950
Production : après 1900 - avant 2000
Découverte : 2012‑09‑20 - 2012‑09‑21
Intervention archéologique : après 2012‑09‑04 - avant 2012‑09‑28
Altérations
Usure
(Cause inconnue)
: À la tête de la brosse
Usure et l'entièreté des poils sont absents
Usure et l'entièreté des poils sont absents
DESCRIPTION+
Description
La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle fabriqué au cours du XXe siècle. L'objet en plastique opaque de couleur verdâtre est moulé en un seul morceau. Il comprend un manche plat de forme rectangulaire se rétrécissant vers la tête pour former le cou, ainsi qu'une tête allongée de forme rectangulaire légèrement rétrécie vers l'extrémité. Les deux bouts sont arrondis. Le bout du manche est percé d'un trou circulaire servant à suspendre la brosse, et la face supérieure de la tête est percée de 25 trous. Une inscription est moulée en creux sur le manche, du côté des soies, qui sont manquantes. L'objet mesure 15 cm de longueur, a une largeur maximale de 1,2 cm et une épaisseur de 0,5 cm. La face supérieure de la tête est percée de trois rangées de sept trous circulaires, d'une rangée de trois trous désalignés et d'un trou au bout. Ces trous servaient à disposer les soies qui sont absentes. L'inscription est la suivante : « MADE IN CANADA / FULLER / STERILIZED. » Le « F » de « Fuller » forme un ovale autour de l'inscription « FULLER ». Des traces d'usure sont visibles sur la brosse.
Type de fabrication
Industriel
Marque de commerce
Fuller
Intégrité
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve du Monastère des Augustines de Québec