Laboratoire d'archéologie du Québec
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Ampoule pharmaceutique. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Ampoule pharmaceutique. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Ampoule pharmaceutique. Côté CImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Ampoule pharmaceutique. Côté DImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Ampoule pharmaceutique. Vue de côtéImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 23 > Sous-opération B > Lot 99 > Numéro de catalogue 43

Contexte(s) archéologique(s)

Religieux
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'ampoule pharmaceutique a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, en bordure des jardins de la communauté. Elle témoigne également des fonctions hospitalières des lieux.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'ampoule pharmaceutique en verre incolore est soufflée à la machine au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, probablement à Longueuil, au Québec. L'ampoule pharmaceutique est un petit récipient stérile servant à conserver des liquides comme un médicament, un vaccin, un sérum, des vitamines, ou encore des produits cosmétiques. L'ampoule permet de garantir la qualité des produits et le bon dosage. Les inscriptions imprimées en blanc émaillé sur le corps cylindrique du récipient indiquent son contenu d'origine, de la vitamine C, ainsi que son fabricant, la compagnie Bioforce Canada.

Au début du XXe siècle, de nombreux laboratoires fabriquent eux-mêmes leurs ampoules vides, puis une première machine automatique est fabriquée en Allemagne en 1925. Après la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), des machines rotatives peuvent produire 2400 ampoules à deux pointes à l'heure en utilisant des cannes de verre placées verticalement dans les machines. Bioforce Canada, fondé en Suisse en 1963, est le plus grand fournisseur de produits naturels de haute qualité au Canada, et est distributeur de la gamme de produits A. Vogel. Cette marque est la principale marque de produits santé au Canada, offrant une vaste gamme de produits naturels dont les bienfaits sont confirmés par la science. Elle est fondée à Bâle, en Suisse, en 1923 par le Suisse Alfred Vogel (1902-1996) et est entrée sur le marché canadien en 1956.

L'ampoule pharmaceutique est mise au jour en 2018 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré des remblais de sols lors d'une excavation mécanique près du mur Charlevoix, bordant le jardin de la communauté des Augustines de l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Des travaux de réparation du mur Charlevoix ont été entrepris en 1982. Le sol utilisé afin de remblayer cette excavation provient probablement des déblais générés par cette dernière. Ceci expliquerait le grand nombre d'artéfacts découverts lors de ces travaux. Un assemblage d'artéfacts médicaux datant de la deuxième moitié du XXe siècle y était présent, ainsi que des artéfacts représentatifs des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cependant, il est difficile d'expliquer la présence de nombreux objets médicaux datant du XXe siècle. Il est possible que du sol provenant d'ailleurs sur le terrain ait été transporté au bord du mur Charlevoix afin de niveler la surface.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Intervention archéologique dans le jardin des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec (CeEt-80). Vérification de l'état des fondations du mur Charlevoix. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2019. 33 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.