Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot à moutarde. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Côté CImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. Côté DImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à moutarde. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 32 > Numéro de catalogue 40

Contexte(s) archéologique(s)

Religieux

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à moutarde a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à l'intérieur d'une citerne ayant servi de zone de rejets domestiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à moutarde en grès à glaçure dite Bristol est tourné au tour de potier et décoré à l'aide d'une molette entre 1835 et le début du XXe siècle, probablement en Angleterre. Ce récipient est utilisé pour conserver un condiment fabriqué à base de graines d'une plante de la famille des brassicacées. Le pot est recouvert d'une glaçure feldspathique transparente et brillante de couleur beige clair. La partie supérieure de l'objet, du goulot jusque sous l'épaule, est trempée dans un enduit ferrugineux d'aspect jaune brunâtre, et une bande de perles réalisées à la molette souligne l'épaule.

Ce type de glaçure améliorée au feldspath serait élaboré à Bristol par William Powell en 1835. Cette glaçure est rapidement adoptée et fabriquée ailleurs qu'en Angleterre, notamment en Amérique du Nord, et ce, à partir des années 1860. Cette production est introduite par Joseph White, un potier de Bristol installé au Nouveau-Brunswick en 1864. La glaçure dite « Bristol » est imperméable aux acides et rend les contenants faciles à nettoyer donc plus hygiéniques. Toutefois, certains contenants n'ont pas de glaçure à l'intérieur et portent la mention « warranted not to absorb » (garanti non absorbant). Plusieurs objets usuels aux formes variées sont produits avec cette glaçure tels que des cruches, des contenants pour la mélasse et le vinaigre, des bouteilles de bière, des pots à conserves, à cirage et à encre, etc. Ces contenants sont aussi souvent réutilisés. Le grès à glaçure dite Bristol demeure le matériau le plus fiable pour l'entreposage des liquides jusqu'à l'arrivée des contenants en verre produits à bon marché. Ce pot à moutarde est recouvert d'un enduit indéterminé, correspondant peut-être aux vestiges d'une étiquette. Peut-être s'agit-il d'un témoin d'une réutilisation, ou encore d'une altération résultant de son séjour dans le sol.

Le pot à moutarde est mis au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré dans des sols se trouvant à l'intérieur d'une citerne. Celle-ci a été installée au cours de la période française afin de contenir l'eau utilisée pour la buanderie du monastère. Elle a été réparée après l'incendie de 1755, puis continue d'être utilisée tout au long du XIXe siècle. La fouille de cet épais dépôt a mis au jour une grande quantité d'objets, souvent complets, datant de la toute fin du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle.

RÉFÉRENCES

Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
La Fiducie du patrimoine culturel des Augustines. Leur histoire [En Ligne]. http://www.augustines.ca/fr/augustines
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.