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Tasse à posset. Côté A
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse à posset. Côté B
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse à posset. Côté C
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse à posset. Côté D
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse à posset. Vue de dessus
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse à posset. Vue de dessous
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 31 > Numéro de catalogue 35
Contexte(s) archéologique(s)
Religieux
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La tasse à posset a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec. Elle a également été choisie parce qu'il s'agit du plus vieil objet retrouvé dans le lot archéologique, à l'intérieur de la citerne. Cet objet, bien conservé, pourrait aussi témoigner d'une forme de soin apporté aux malades au cours de la première moitié du XVIIIe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La tasse à posset en terre cuite grossière de type « Staffordshire slipware » est tournée au tour de potier en Angleterre entre la seconde moitié du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle. Cette production de céramique prend son origine dans la région du Staffordshire en Angleterre, mais également à Bristol et à Buckley, et remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle. Ce type de céramique, à la pâte de couleur chamois légèrement rosée recouverte d'un mince engobe blanc et d'une glaçure d'aspect jaunâtre, fait l'objet d'une importante exportation dans toutes les colonies britanniques d'Amérique du Nord. Elle est importée dans les colonies américaines jusque dans les années 1770. Au Québec, cette céramique se rencontre principalement dans des contextes archéologiques des années 1760 à 1780.
La tasse est un récipient individuel utilisé pour boire des boissons généralement chaudes. Ce type de tasse est utilisé pour le service d'un fortifiant, le posset, une boisson chaude et épicée à base de lait caillé et de bière ou de vin. La recette est simple : il s'agit de réduire en poudre trois biscuits de Naples et de la muscade dans un quart de crème, d'ajouter du sucre, puis de verser le tout dans une demi-pinte de vin blanc fortifié. Ce breuvage datant du Moyen Âge est populaire en Angleterre et est souvent employé pour soulager le rhume et la grippe.
La tasse à posset est mise au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
L'objet a été récupéré dans un lot archéologique lié à une citerne nettoyée et réparée à la suite de l'incendie du monastère en 1755. Le sol de ce lot porte des traces de l'incendie de 1755. Ce sable limoneux contenait une grande quantité de charbons de bois, des fragments de pierres éclatées, des fragments de briques de facture française ainsi que des plaquettes de mortier de chaux jaunâtre. La fouille de l'intérieur de la citerne a permis de constater l'absence de sol et d'objet associé à la période française. Il semble donc qu'il y a eu un important nettoyage des résidus, afin de pouvoir réparer les parements intérieurs de la structure. Le plus vieil objet retrouvé à l'intérieur de la citerne est la tasse à posset, ce qui correspondrait vraisemblablement au début de l'utilisation du réservoir à la suite de sa réparation.
Un pot à posset similaire se retrouve, entre autres, dans les collections archéologiques de la maison Estèbe à Québec et sur le site du Faubourg à m'lasse, à Montréal.
La tasse est un récipient individuel utilisé pour boire des boissons généralement chaudes. Ce type de tasse est utilisé pour le service d'un fortifiant, le posset, une boisson chaude et épicée à base de lait caillé et de bière ou de vin. La recette est simple : il s'agit de réduire en poudre trois biscuits de Naples et de la muscade dans un quart de crème, d'ajouter du sucre, puis de verser le tout dans une demi-pinte de vin blanc fortifié. Ce breuvage datant du Moyen Âge est populaire en Angleterre et est souvent employé pour soulager le rhume et la grippe.
La tasse à posset est mise au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.
L'objet a été récupéré dans un lot archéologique lié à une citerne nettoyée et réparée à la suite de l'incendie du monastère en 1755. Le sol de ce lot porte des traces de l'incendie de 1755. Ce sable limoneux contenait une grande quantité de charbons de bois, des fragments de pierres éclatées, des fragments de briques de facture française ainsi que des plaquettes de mortier de chaux jaunâtre. La fouille de l'intérieur de la citerne a permis de constater l'absence de sol et d'objet associé à la période française. Il semble donc qu'il y a eu un important nettoyage des résidus, afin de pouvoir réparer les parements intérieurs de la structure. Le plus vieil objet retrouvé à l'intérieur de la citerne est la tasse à posset, ce qui correspondrait vraisemblablement au début de l'utilisation du réservoir à la suite de sa réparation.
Un pot à posset similaire se retrouve, entre autres, dans les collections archéologiques de la maison Estèbe à Québec et sur le site du Faubourg à m'lasse, à Montréal.
RÉFÉRENCES
Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
BRASSARD, Michel et Myriam LECLERC. Identifier la céramique et le verre anciens au Québec : guide à l'usage des amateurs et des professionnels. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 12. Sainte-Foy, CÉLAT, 2001. 207 p.
Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
GAUVIN, Robert. Guide des céramiques selon la nomenclature en vigueur à Parcs Canada - Région du Québec. Québec, Parcs Canada, 1995. 215 p.
GIROUX, Claudine. « Place-Royale, à Québec : Une inestimable collection de référence ». POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016, p. 93-97.
La Fiducie du patrimoine culturel des Augustines. Leur histoire [En Ligne]. http://www.augustines.ca/fr/augustines
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 235257
Tasse à posset
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Pot à posset
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-80-13D31-35
Fonctions / usages
La tasse est un récipient individuel utilisé pour boire des boissons généralement chaudes. Celle-ci sert à consommer du posset, une boisson chaude épicée faite à base de lait caillé et de bière ou de vin, très populaire chez les Anglais et utilisée comme remède contre le rhume et la grippe.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Staffordshire slipware engobe blanc)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Service et consommation des boissons
Lieu(x) de production
Europe > Royaume-Uni > Angleterre > Staffordshire
Dimensions
Diamètre de la base (Mesurée / intégral) : entre 5,2 et 5,3 cm
Diamètre extérieur, Lèvre (Mesurée / intégral) : entre 7,6 et 7,7 cm
Diamètre extérieur, Panse (Mesurée / intégral) : 7,8 cm
Diamètre intérieur, Ouverture (Mesurée / intégral) : entre 5,7 et 5,8 cm
Hauteur (Mesurée / intégral) : entre 5,7 et 5,8 cm
Longueur (Mesurée / intégral) : 10 cm
Technique(s) de fabrication :
Tourné
Assemblé
Technique de décoration
Engobe
Motif décoratif
Point
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Typologie : après 1650 - avant 1800
Contexte archéologique : après 1755
Intervention archéologique : 2013‑08 - 2014‑03
Altérations
Ébréchure
(Cause inconnue)
: Sur la lèvre
Absence de quelques éclats sur la lèvre
Absence de quelques éclats sur la lèvre
DESCRIPTION+
Description
La tasse à posset est un récipient individuel lié à l'alimentation datant d'entre la seconde moitié du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle. L'objet est tourné en terre cuite grossière de type « Staffordshire slipware ». La pâte est de couleur chamois légèrement rosée, et la céramique est recouverte d'un mince engobe blanc et d'une glaçure d'aspect jaunâtre. La tasse à anse possède un corps arrondi, une base à pied annulaire droit, un fond plat et un rebord évasé. Des taches de pigments bruns diffusés dans la glaçure à la manière Mocha ornent la tasse. Quelques éclats sont manquants sur la lèvre. L'objet mesure 5,7 cm de hauteur et a un diamètre maximal de 7,8 cm au niveau du corps. Une bande au-dessus de la base ainsi que le dessous de la base ne sont pas couverts de glaçure. Le pigment est coloré à l'oxyde de fer. La glaçure est plombifère incolore. Le diamètre d'ouverture de la tasse mesure 5,7 cm. La base a un diamètre de 5,2 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve du Monastère des Augustines de Québec