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Pelle. Face A
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pelle. Face B
Photo : Sébastien Martel 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pelle. Partie de la pelle lors de son arrivée au Centre de Conservation du Québec.
Photo : 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Centre de conservation du Québec
Pelle. Restaurée et emballée, prête pour son entreposage.
Photo : 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Centre de conservation du Québec
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
BiFj-125 > Opération 2 > Sous-opération J > Lot 8 > Numéro de catalogue 6
Contexte(s) archéologique(s)
Cuve
Remblai
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La pelle a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de l'activité de tannerie au Québec et parce qu'elle a été restaurée.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La pelle est sculptée dans une seule pièce de bois à Montréal entre la fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle, d'après le contexte de sa découverte. La pelle est un outil de tanneur à usages multiples pouvant servir à remuer et à manipuler les peaux. La forme de la lame est adaptée pour s'insérer entre les peaux mises dans les cuves afin de les déplacer dans celles-ci, mais également pour remuer les substances liquides contenues dans les cuves. Le tanneur peut prendre la pelle pour remuer le « plein », composé d'eau et de chaux pour l'étape du pelanage, ou encore pour brasser les peaux dans le coudrement, une eau astringente faite d'eau chaude et de tan.
Cette pelle est utilisée dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
La pelle est mise au jour en 2016 sur un site archéologique faisant partie d'un ensemble de sites désignés « village de Saint-Henri-des-Tanneries », à Montréal. La pelle a été découverte lors de fouilles menées dans le cadre du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot à Montréal, dans un épais dépôt de chaux contenu dans une cuve à pelanage circulaire. Les diverses pièces en pin blanc de cette cuve ont fait l'objet d'une analyse dendrochronologique. Celle-ci a révélé que cette cuve a possiblement été fabriquée à la fin des années 1780, puisqu'une des pièces de la cuve provient d'un arbre ayant été abattu au cours de l'année 1788 et une autre pièce au cours de l'automne ou de l'hiver 1787. D'autres pelles ont été trouvées sur les sites du village de Saint-Henri-des-Tanneries.
La pelle a été restauré par l'équipe du Centre de Conservation du Québec entre 2016 et 2018.
Cette pelle est utilisée dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
La pelle est mise au jour en 2016 sur un site archéologique faisant partie d'un ensemble de sites désignés « village de Saint-Henri-des-Tanneries », à Montréal. La pelle a été découverte lors de fouilles menées dans le cadre du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot à Montréal, dans un épais dépôt de chaux contenu dans une cuve à pelanage circulaire. Les diverses pièces en pin blanc de cette cuve ont fait l'objet d'une analyse dendrochronologique. Celle-ci a révélé que cette cuve a possiblement été fabriquée à la fin des années 1780, puisqu'une des pièces de la cuve provient d'un arbre ayant été abattu au cours de l'année 1788 et une autre pièce au cours de l'automne ou de l'hiver 1787. D'autres pelles ont été trouvées sur les sites du village de Saint-Henri-des-Tanneries.
La pelle a été restauré par l'équipe du Centre de Conservation du Québec entre 2016 et 2018.
RÉFÉRENCES
Patrimoine Experts. Projet Turcot. Interventions archéologiques (novembre 2014-août 2016) dans les limites de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Transports du Québec, 2019. s.p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 234907
Pelle
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Boulloir
Bouloir
Pelle à coudrement
Numéro(s)
Numéro archéologique : BiFj-125-2J8-6
Autres numéros
Numéro précédent : BiFj-125-2J8
Fonctions / usages
La pelle est un outil de tanneur à usage multiple pouvant servir à remuer des substances liquides et à manipuler les peaux dans des cuves.
Matériaux
Matières organiques - solides fibreux (Bois)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Travail du cuir, de la corne, des coquilles
Lieu(x) de production
Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal
Dimensions
Diamètre extérieur, Manche (Mesurée / intégral) : 3 cm
Épaisseur, Poignée (Mesurée / intégral) : 1,8 cm
Largeur, Poignée (Mesurée / intégral) : 3,8 cm
Longueur (Estimée / intégral) : 116,7 cm
Technique(s) de fabrication :
Sculpté
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Contexte archéologique : après 1788 - avant 1850
Découverte : 2016
Intervention archéologique : 2016
Altérations
Résidu
(Séjour dans la terre)
: Plusieurs endroits
Présence de résidu de chaux à plusieurs endroits
Présence de résidu de chaux à plusieurs endroits
DESCRIPTION+
Description
La pelle en bois est un outil de tanneur servant à remuer le contenu des cuves fabriqué entre 1778 et 1850. La pelle en forme de pagaie comprend un long manche de section circulaire dont l'extrémité, élargie et aplatie, sert de poignée. L'autre extrémité est dotée d'une lame de forme lancéolée dont la surface intérieure est concave, alors que la surface extérieure est convexe. Composé de trois fragments, l'objet mesure 116,7 cm de longueur, 11,5 cm de largeur et a une épaisseur de 3,2 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet complet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
3
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve du Centre de conservation du Québec