Laboratoire d'archéologie du Québec
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Clapet de pompe. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Clapet de pompe. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Clapet de pompe. Vue latéraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-603 > Opération 8 > Sous-opération F > Lot 97 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Brasserie

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le clapet de pompe a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un élément d'un objet unique découvert sur un site à caractère brassicole. Son analyse permet d'enrichir les connaissances sur les équipements présents dans les brasseries et distilleries. La découverte de la pompe et de ses pièces composantes permet d'avancer l'hypothèse que la citerne servait à alimenter une partie de la brasserie Saint-Roch en eau, conformément aux données historiques déjà connues.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le clapet de pompe en acier est probablement fabriqué à Québec entre 1791 et 1816 en raison du contexte de sa découverte. Le clapet prend la forme d'une tige en forme de « T » se terminant à sa base par un anneau, lequel est incomplet.

Le clapet de pompe est un élément mécanique utilisé à l'intérieur d'une pompe, un appareil servant à faire monter l'eau hors d'une citerne. Il est habituellement entouré d'étoupe. Le clapet est activé au moyen d'un levier qui est levé et abaissé, et le mouvement du clapet à l'intérieur du conduit provoque un effet de succion. La pompe à laquelle appartient ce clapet est utilisée dans une citerne creusée dans le roc dans le sous-sol de la brasserie Saint-Roch, à Québec. La pompe, dont les parois sont tapissées de palplanches pour l'étanchéifier, est reliée à un caniveau lui acheminant de l'eau depuis la rivière Saint-Charles à marée haute. Installée entre 1791 et 1816, soit entre l'ouverture de la brasserie et l'ouverture de la rue Saint-Paul, la pompe et ses pièces composantes sont utilisées de 1815 à 1845, année où survient l'incendie du quartier Saint-Roch, qui détruit la brasserie. Le clapet est cassé à la base de l'anneau et est corrodé, probablement en raison de son séjour dans le sol.

Le clapet de pompe est mis au jour en 2003, au centre du site archéologique de l'îlot Légaré, situé près de la rue Saint-Paul à Québec. En 1770, cet îlot situé en bordure de la rivière Saint-Charles est occupé par la « St. Roch Distillery », une entreprise fondée par deux hommes d'affaires, Jacob Jordan et Colin Drummond. Changeant de mains ensuite, elle est rachetée et devient la Thomas Grant & Company. Cette compagnie fait construire une distillerie à Beauport et transforme celle de Saint-Roch en brasserie. C'est en 1791 que nait la « St. Roch Brewery », l'une des plus anciennes industries brassicoles de la région. Après quelques expansions, deux incendies et en raison de problèmes financiers, la brasserie change régulièrement de propriétaires. Nommée plus tard la « St. Charles Brewery », l'entreprise brassicole est finalement ravagée par le grand incendie du quartier Saint-Roch en 1845. La St. Charles Brewery continue la production de sa propre bière, mais vend ensuite des produits Molson. Après 1875, les terrains de l'ancienne brasserie Saint-Charles sont occupés par de nouveaux bâtiments à vocations diverses.

La découverte du clapet de pompe en association avec une pompe et un bouchon de pompe appuie l'hypothèse selon laquelle la citerne a alimenté une partie de la brasserie. Selon les données historiques, les pompes sont couramment utilisées pour acheminer l'eau dans les établissements. Encore en 1850, une pompe semble être utilisée dans la brasserie Racey, voisine de la brasserie Saint-Roch. Étant donné l'emplacement de la citerne et de la pompe, l'eau de la rivière Saint-Charles a vraisemblablement servi à des besoins autres que le trempage de l'orge ou du houblon nécessaires à la fabrication du malt, puisque la malterie se trouve du côté sud de la rue Saint-Charles, près d'un ruisseau pouvant assurer son alimentation en eau.

RÉFÉRENCES

FISET, Richard. Brasseries et distilleries à Québec (1620-1900) : Profil d'archéologie industrielle. Université Laval, 2001. 538 p.
GOYETTE, Manon. Rapport d'interventions archéologiques. Interventions archéologiques sur le site des brasseries Saint-Roch et Saint-Charles à Québec, printemps-automne 2003 (CeEt-603 et CeEt-612). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, 2004. 24 p.