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PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEt-603 > Opération 8 > Sous-opération F > Lot 1 > Numéro de catalogue 11
Contexte(s) archéologique(s)
Brasserie
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne des pratiques de récupération et de réutilisation des bouteilles en verre par la brasserie Saint-Charles au XIXe siècle. Cet artéfact, mis en relation avec les autres bouteilles importées d'Angleterre, du Portugal ou d'ailleurs retrouvées dans la même couche archéologique, permet de mieux comprendre les modes d'embouteillage et les liens commerciaux de la brasserie.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique est probablement fabriquée en Angleterre entre 1821 et 1870, en raison du moule utilisé pour sa réalisation, et d'après le contexte de sa découverte. En effet, le moule serait de type Ricketts, utilisé entre 1821 et 1920.
Un brevet, accordé à Henry Ricketts en 1821 à Bristol en Angleterre, est ensuite adapté aux États-Unis dans les années 1830. Les marques laissées par ce type de moule sont caractéristiques : elles consistent en une marque horizontale située au point de rencontre du corps et de l'épaule et de chaque côté de celle-ci et en une marque verticale qui remonte vers le col. Le pontil au sable, dont l'utilisation est visible sous le cul de cet objet, est commun sur les bouteilles à alcool d'origine anglaise entre le milieu du XVIIe siècle jusque vers 1865.
Après son importation au Québec, ce récipient servant au transport et à l'entreposage de boissons alcoolisées est probablement recyclé et sert à embouteiller de la bière. Le principe du recyclage des bouteilles en verre est établi en Amérique du Nord dès le XVIIIe siècle, en raison de leur coût de fabrication élevé. Il est alors d'usage d'importer des vins et spiritueux d'Europe et d'ensuite réutiliser les contenants pour embouteiller des produits locaux, comme la bière. Avec la mécanisation des procédés de fabrication des contenants de verre, une grande variété de contenants sont développés pour chaque secteur commercial. La marque du produit et le nom du fabricant peuvent alors apparaitre sur une étiquette ou sont moulés en relief. Ce principe procure une propriété légale à l'entreprise, mais l'oblige également à mettre en place un système de recyclage coûteux et plus ou moins efficace. Vers la fin du XIXe siècle, aux États-Unis, c'est environ 35 % des bouteilles vides qui sont retournées. Les embouteilleurs doivent combler le manque par l'utilisation d'autres bouteilles portant parfois la marque d'une compagnie concurrente. Aux États-Unis, en 1935, une loi est votée interdisant la revente de bouteilles.
La bouteille à boisson alcoolisée est mise au jour en 2003, au centre du site de l'îlot Légaré, situé près de la rue Saint-Paul à Québec. En 1770, cet îlot situé en bordure de la rivière Saint-Charles est occupé par la « St. Roch Distillery », une entreprise fondée par deux hommes d'affaires, Jacob Jordan et Colin Drummond. Changeant de mains ensuite, elle est rachetée et devient la Thomas Grant & Company. Cette compagnie fait construire une distillerie à Beauport et transforme celle de Saint-Roch en brasserie. C'est en 1791 que nait la « St. Roch Brewery », l'une des plus anciennes industries brassicoles de la région. Après quelques expansions, deux incendies et en raison de problèmes financiers, la brasserie change régulièrement de propriétaires. Nommée plus tard la « St. Charles Brewery », l'entreprise brassicole est finalement ravagée par le grand incendie du quartier Saint-Roch en 1845. La brasserie continue la production de sa propre bière, mais vend ensuite des produits Molson. Après 1875, les terrains de l'ancienne brasserie Saint-Charles sont occupés par de nouveaux bâtiments à vocations diverses.
La bouteille a été retrouvée dans le secteur de l'ancienne citerne de la brasserie Saint-Roch, aménagé en dépotoir après l'incendie de 1845. Ce dépotoir contient de nombreuses bouteilles de différents formats, pour la bière, le vin, le porto et le gin. Cette découverte permet d'avancer l'hypothèse que la bière vendue ou produite à la brasserie avant l'incendie était embouteillée dans des bouteilles recyclées, associées à l'origine à des produits provenant d'Angleterre, du Portugal et d'ailleurs.
Un brevet, accordé à Henry Ricketts en 1821 à Bristol en Angleterre, est ensuite adapté aux États-Unis dans les années 1830. Les marques laissées par ce type de moule sont caractéristiques : elles consistent en une marque horizontale située au point de rencontre du corps et de l'épaule et de chaque côté de celle-ci et en une marque verticale qui remonte vers le col. Le pontil au sable, dont l'utilisation est visible sous le cul de cet objet, est commun sur les bouteilles à alcool d'origine anglaise entre le milieu du XVIIe siècle jusque vers 1865.
Après son importation au Québec, ce récipient servant au transport et à l'entreposage de boissons alcoolisées est probablement recyclé et sert à embouteiller de la bière. Le principe du recyclage des bouteilles en verre est établi en Amérique du Nord dès le XVIIIe siècle, en raison de leur coût de fabrication élevé. Il est alors d'usage d'importer des vins et spiritueux d'Europe et d'ensuite réutiliser les contenants pour embouteiller des produits locaux, comme la bière. Avec la mécanisation des procédés de fabrication des contenants de verre, une grande variété de contenants sont développés pour chaque secteur commercial. La marque du produit et le nom du fabricant peuvent alors apparaitre sur une étiquette ou sont moulés en relief. Ce principe procure une propriété légale à l'entreprise, mais l'oblige également à mettre en place un système de recyclage coûteux et plus ou moins efficace. Vers la fin du XIXe siècle, aux États-Unis, c'est environ 35 % des bouteilles vides qui sont retournées. Les embouteilleurs doivent combler le manque par l'utilisation d'autres bouteilles portant parfois la marque d'une compagnie concurrente. Aux États-Unis, en 1935, une loi est votée interdisant la revente de bouteilles.
La bouteille à boisson alcoolisée est mise au jour en 2003, au centre du site de l'îlot Légaré, situé près de la rue Saint-Paul à Québec. En 1770, cet îlot situé en bordure de la rivière Saint-Charles est occupé par la « St. Roch Distillery », une entreprise fondée par deux hommes d'affaires, Jacob Jordan et Colin Drummond. Changeant de mains ensuite, elle est rachetée et devient la Thomas Grant & Company. Cette compagnie fait construire une distillerie à Beauport et transforme celle de Saint-Roch en brasserie. C'est en 1791 que nait la « St. Roch Brewery », l'une des plus anciennes industries brassicoles de la région. Après quelques expansions, deux incendies et en raison de problèmes financiers, la brasserie change régulièrement de propriétaires. Nommée plus tard la « St. Charles Brewery », l'entreprise brassicole est finalement ravagée par le grand incendie du quartier Saint-Roch en 1845. La brasserie continue la production de sa propre bière, mais vend ensuite des produits Molson. Après 1875, les terrains de l'ancienne brasserie Saint-Charles sont occupés par de nouveaux bâtiments à vocations diverses.
La bouteille a été retrouvée dans le secteur de l'ancienne citerne de la brasserie Saint-Roch, aménagé en dépotoir après l'incendie de 1845. Ce dépotoir contient de nombreuses bouteilles de différents formats, pour la bière, le vin, le porto et le gin. Cette découverte permet d'avancer l'hypothèse que la bière vendue ou produite à la brasserie avant l'incendie était embouteillée dans des bouteilles recyclées, associées à l'origine à des produits provenant d'Angleterre, du Portugal et d'ailleurs.
RÉFÉRENCES
BUSCH, Jane. « Second Time Around: A Look at Bottle Reuse ». Historical Archaeology. Vol. 21, no 1 (1987), p. 67-80.
FISET, Richard. Brasseries et distilleries à Québec (1620-1900) : Profil d'archéologie industrielle. Université Laval, 2001. 538 p.
GOYETTE, Manon. Rapport d'interventions archéologiques. Interventions archéologiques sur le site des brasseries Saint-Roch et Saint-Charles à Québec, printemps-automne 2003 (CeEt-603 et CeEt-612). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, 2004. 24 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 234453
Bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Bouteille à bière
Bouteille à vin
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEt-603-8F1-11
Fonctions / usages
La bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique est un contenant utilisé pour conserver et transporter des boissons alcoolisées.
Matériaux
Verre - verre de couleur (Transparent vert foncé)
Classification(s)
Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments > Préparation et conservation des boissons > Préparation et conservation des boissons alcoolisées
Lieu(x) de production
Présumé : Europe > Royaume-Uni > Angleterre
Dimensions
Diamètre de la base (Estimée / intégral) : 7,9 cm
Hauteur (Estimée / intégral) : 28 cm
Technique(s) de fabrication :
Soufflé au moule de type Ricketts
Façonné à la pince de finition
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Québec moderne (1867 à 1960)
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Production : après 1820 - avant 1920
Incendie : 1845 - 1862
Contexte archéologique : après 1845 - avant 1870
Intervention archéologique : après 2003‑05‑05 - avant 2003‑10‑17
DESCRIPTION+
Description
La bouteille à boisson alcoolisée de forme cylindrique est un contenant fabriqué entre 1821 et 1870. L'objet en verre coloré transparent vert foncé présente un col renflé, une bague plate ainsi qu'une large lèvre, toutes deux profilées en « V ». Le goulot est réalisé à la pince de finition, et le cul est enfoncé en « V » avec un pontil au sable. La bouteille est d'un format d'environ 750 ml et mesure 28 cm de hauteur pour un diamètre extérieur au niveau de la base de 7,9 cm.
Type de fabrication
Semi-industriel
Intégrité
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Réserve archéologique de la Ville de Québec