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Le flacon de nerviline a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques disponibles sur le marché au tournant du XXe siècle. Cette bouteille illustre également, par sa fabrication à la machine Owen, les avancées technologiques effectuées en matière de fabrication des contenants en verre au début du XXe siècle.

Le flacon de nerviline en verre teinté de couleur turquoise est fabriqué au tournant du XXe siècle, possiblement au Canada, d'après les inscriptions moulées en relief sur le contenant. Il serait fabriqué de manière complètement automatisée dans une machine de type « Owens ». Cette production commerciale débute aux États-Unis vers 1904, puis une licence est octroyée en 1906 à la Canadian Glass Manufacturing Company pour la fabrication de bouteilles avec ce procédé au Canada.

Ce flacon est un contenant à usage pharmaceutique, et les inscriptions sur la bouteille indiquent qu'il contient de la nerviline à l'origine. Il s'agit d'un médicament de type liniment qui guérit supposément rapidement de nombreux maux, dont la névralgie, les maux de dents, les rhumatismes, les rhumes, les entorses, les foulures, les sensibilités musculaires, etc. Ce remède est fabriqué par la compagnie The Catarrhozone Co, fondée en 1877 à Kingston, en Ontario, par Neil Currie Polson (1852-1940), qui a étudié à Queen's University. Ses deux fils, Neil Jr. et Henry, prennent le relais par la suite. Cette compagnie crée notamment le médicament Nerviline, mais aussi la Catarrhozone. Neil Polson devient maire de Kingston en 1893.

Le flacon de nerviline est mis au jour en 2007 ou 2008 sur le site de la Place de l'église de la Nativité de Notre-Dame à Beauport. La seigneurie de Beauport est attribuée à Robert Giffard de Moncel (vers 1589 – 1668) en 1634. Une chapelle est érigée vers 1660, puis la construction d'une église débute en 1672. Celle-ci est utilisée jusqu'en 1722, année où la Fabrique recense la vente des bancs. Une deuxième église remplace la première en 1726, puis une troisième, dessinée par Charles Baillairgé, est construite en 1849. Un incendie emporte cette dernière en 1890, et une quatrième église est érigée sur la maçonnerie de l'ancienne selon les plans de l'architecte François-Xavier Berlinguet. L'église est encore la proie des flammes en 1916, puis est reconstruite de 1916 à 1918. Le site de la Place de l'église comporte les fondations de la première église de Beauport.