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Retaille de cuir. Côté A
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Retaille de cuir. Côté B
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Retaille de cuir. Vue en angle
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Retaille de cuir. Vue en angle
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
BiFj-118 > Opération 4 > Sous-opération J > Lot 28
Contexte(s) archéologique(s)
Atelier
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La retaille de cuir a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle représente un rejet de production résultant de la confection artisanale d'une chaussure.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La retaille de cuir est rejetée lors de la fabrication d'une chaussure à Montréal au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L'objet est de forme triangulaire au rebord irrégulier. La retaille comporte un négatif semi-circulaire résultant de la découpe d'une section d'une chaussure, possiblement une semelle. La retaille de cuir comporte également un trou quadrangulaire aux coins arrondis à l'une de ses extrémités, possiblement produit lorsque la peau tannée est étendue pour être séchée.
Pour la fabrication d'objets en cuir, l'artisan reçoit des peaux tannées par un tanneur. L'épaisseur et la qualité du cuir varient selon les parties de l'animal. Par exemple, la croupe est utilisée pour la confection de la première de montage, alors que le dos de l'animal est plus adapté à la confection d'éléments de harnais qui exigent un cuir épais pouvant être soumis à de fortes tensions. L'artisan sélectionne alors la bonne partie à utiliser. Afin de ne pas gaspiller de cuir, l'artisan le découpe afin de maximiser l'espace qui lui est offert. Il en résulte de nombreuses retailles de formes et de tailles différentes qui sont rejetées, comme celle-ci.
La retaille de cuir est mise au jour en 2015 sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries, à Montréal. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
Pour la fabrication d'objets en cuir, l'artisan reçoit des peaux tannées par un tanneur. L'épaisseur et la qualité du cuir varient selon les parties de l'animal. Par exemple, la croupe est utilisée pour la confection de la première de montage, alors que le dos de l'animal est plus adapté à la confection d'éléments de harnais qui exigent un cuir épais pouvant être soumis à de fortes tensions. L'artisan sélectionne alors la bonne partie à utiliser. Afin de ne pas gaspiller de cuir, l'artisan le découpe afin de maximiser l'espace qui lui est offert. Il en résulte de nombreuses retailles de formes et de tailles différentes qui sont rejetées, comme celle-ci.
La retaille de cuir est mise au jour en 2015 sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries, à Montréal. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et de la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
RÉFÉRENCES
DUPONT, Jean-Claude, dir. et Jacques MATHIEU, dir. Les métiers du cuir. Ethnologie de l'Amérique française. Québec, Presses de l'Université Laval, 1981. 432 p.
Patrimoine Experts. Projet Turcot. Interventions archéologiques (novembre 2014-août 2016) dans les limites de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Transports du Québec, 2019. s.p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 234124
Retaille de cuir
IDENTIFICATION+
Numéro(s)
Numéro archéologique : BiFj-118-4J28
Autres numéros
Numéro précédent : BiFj-118-4J28-2647
Fonctions / usages
La retaille est un résidu issu d'un travail sur la matière, dans ce cas-ci du cuir, dans le but de confectionner une chaussure.
Matériaux
Matières organiques - solides souples (Cuir)
Classification(s)
Objets personnels > Habillement : chaussure
Outils et équipement pour les matériaux > Travail du cuir, de la corne, des coquilles
Lieu(x) de production
Amérique du Nord > Canada > Québec > Montréal > Montréal > Saint-Henri
Dimensions
Épaisseur (Mesurée / intégral) : 0,5 cm
Largeur (Mesurée / intégral) : 15,4 cm
Longueur (Mesurée / intégral) : 19 cm
Technique(s) de fabrication :
Découpé
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Contexte archéologique : après 1750 - avant 1800
Intervention archéologique : 2015
DESCRIPTION+
Description
La retaille de cuir est un résidu issu de la fabrication d'une chaussure datant de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. L'objet en cuir est de forme triangulaire irrégulière. L'extrémité la plus courte comporte un trou quadrangulaire arrondi, et la plus longue, une large entaille en forme de demi-cercle résultant du découpage de la peau tannée. La retaille mesure 19 cm de longueur, 15,4 cm de largeur maximale et a une épaisseur de 0,5 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens
1