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Serpe. Face A
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Serpe. Face B
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Serpe. Profil
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Serpe. Vue générale 1
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Serpe. Vue générale 2
Photo : Sébastien Martel 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
BiFj-118 > Opération 4 > Sous-opération J > Lot 18 > Numéro de catalogue 28
Contexte(s) archéologique(s)
Démolition
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
La serpe a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne des outils secondaires utilisés dans un contexte de tannerie.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
La serpe en fer serait forgée en Europe ou au Québec au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La serpe est un outil agricole à usages multiples utilisé principalement pour l'émondage d'arbustes et d'arbres, ou encore le défrichement de terrains. La coupe de petits bois et de brindilles à l'aide de la serpe permet d'allumer et d'entretenir un feu. À certaines occasions, la serpe peut également être utilisée pour la moisson en coupant la paille en botte comme avec une faucille. La serpe est parfois emmanchée sur un long manche que les habitants nomment « crocheton ». Cette serpe à long manche permet de couper des tiges près du sol sans s'accroupir ou se pencher vers l'avant.
D'après le contexte de sa découverte, cette serpe est utilisée par un travailleur du cuir. Pour le tanneur, la serpe peut être utilisée pour récolter des branches afin d'entretenir le feu et de fournir une chaleur qui peut être importante lors de la production de cuir. En effet, une température plus élevée dans l'atelier favorise les diverses réactions chimiques lors du tannage, facilite la pénétration des divers produits dans les pores de la peau et donne une certaine souplesse aux cuirs. L'entretien du feu est donc nécessaire durant la période hivernale. Il sert également à faire chauffer de l'eau, utile pour tremper certains cuirs plus durs, ainsi qu'à optimiser la pénétration des tanins. Les selliers et les bourreliers peuvent aussi utiliser la serpe pour récolter la paille servant à rembourrer les selles et les colliers des chevaux. Étant un outil tranchant, la serpe peut aussi être utilisée comme arme blanche. En effet, plusieurs documents juridiques de nature historique relatent l'utilisation d'outils agricoles, dont la serpe, comme arme impromptue lors d'altercations et de bagarres entre individus.
La serpe est utilisée dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal de Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal de Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
La serpe est mise au jour en 2015 sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries, à Montréal. Elle a été trouvée dans un niveau de démolition d'une tannerie datant de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle.
D'après le contexte de sa découverte, cette serpe est utilisée par un travailleur du cuir. Pour le tanneur, la serpe peut être utilisée pour récolter des branches afin d'entretenir le feu et de fournir une chaleur qui peut être importante lors de la production de cuir. En effet, une température plus élevée dans l'atelier favorise les diverses réactions chimiques lors du tannage, facilite la pénétration des divers produits dans les pores de la peau et donne une certaine souplesse aux cuirs. L'entretien du feu est donc nécessaire durant la période hivernale. Il sert également à faire chauffer de l'eau, utile pour tremper certains cuirs plus durs, ainsi qu'à optimiser la pénétration des tanins. Les selliers et les bourreliers peuvent aussi utiliser la serpe pour récolter la paille servant à rembourrer les selles et les colliers des chevaux. Étant un outil tranchant, la serpe peut aussi être utilisée comme arme blanche. En effet, plusieurs documents juridiques de nature historique relatent l'utilisation d'outils agricoles, dont la serpe, comme arme impromptue lors d'altercations et de bagarres entre individus.
La serpe est utilisée dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal de Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal de Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.
La serpe est mise au jour en 2015 sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries, à Montréal. Elle a été trouvée dans un niveau de démolition d'une tannerie datant de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle.
RÉFÉRENCES
DUPONT, Jean-Claude, dir. et Jacques MATHIEU, dir. Les métiers du cuir. Ethnologie de l'Amérique française. Québec, Presses de l'Université Laval, 1981. 432 p.
Patrimoine Experts. Projet Turcot. Interventions archéologiques (novembre 2014-août 2016) dans les limites de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Transports du Québec, 2019. s.p.
SÉGUIN, Robert-Lionel. L'équipement aratoire et horticole du Québec ancien, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Montréal, Guérin littérature, 1989. s.p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 234122
Serpe
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Branchoir
Coupe-branche
Couteau pour serper
Croissant
Faucille
Fer de serpe
Serpeuse
Tête de serpe
Numéro(s)
Numéro archéologique : BiFj-118-4J18-28
Autres numéros
Numéro d'inventaire : BiFj-118-4J18-1463
Numéro précédent : BiFj-118-4J18
Numéro précédent : BiFj-118-4J18-1463-CAT-28
Numéro précédent : BiFj-118-4J18-1
Fonctions / usages
La serpe est un outil agricole à usages multiples servant à émonder et à couper les herbages.
Matériaux
Métal - métaux et alliages ferreux (Fer forgé)
Classification(s)
Objets sans classification > Objet à usage multiple
Outils et équipement de science et technologie > Entretien
Outils et équipement pour les matériaux > Agriculture
Lieu(x) de production
Présumé : Europe
Présumé : Amérique du Nord
Dimensions
Épaisseur, Lame (Mesurée / intégral) : entre 0,3 et 0,7 cm
Largeur, Lame (Mesurée / intégral) : entre 2,9 et 4,6 cm
Longueur (Mesurée / subsistant) : 26,5 cm
Technique(s) de fabrication :
Présumé : Forgé
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime britannique (1760 à 1867)
Dates
Production : après 1750 - avant 1800
Contexte archéologique : après 1775 - avant 1825
Intervention archéologique : 2015
Altérations
Corrosion active
(Réaction chimique avec un oxydant)
: Entièreté de l'objet
DESCRIPTION+
Description
La serpe est un outil agricole à multiples usages datant du XVIIIe siècle qui sert à émonder et à couper les herbages. L'objet en fer corrodé est incomplet. La serpe est composée d'une lame rectiligne plutôt large dont l'extrémité est courbée et arrondie. Le bas de la lame comporte une amorce de soie qui est absente. Le manche est manquant. L'objet présente une longueur résiduelle de 26,5 cm, une largeur variant entre 4,6 cm et 2,9 cm et une épaisseur de 0,7 cm.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1