Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pierre à aiguiser. Face AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Face BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Extrémité AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Extrémité BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pierre à aiguiser. Détail des traces d'utilisationImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFj-119 > Opération 1 > Sous-opération B > Lot 16

Contexte(s) archéologique(s)

Cuve
Remblai

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pierre à aiguiser a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de l'entretien d'outils en métal, tels ceux utilisés pour le travail du cuir, sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries à Montréal.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pierre à aiguiser est taillée et polie au cours du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle, possiblement au Québec. L'objet de forme rectangulaire est en pierre naturelle à grains fins de couleur grise.

La pierre à aiguiser sert à affûter le tranchant des outils et des objets en métal. D'après le contexte de sa découverte, cette pierre serait utilisée par un tanneur ou un cordonnier. Puisque le travail du cuir nécessite des outils bien aiguisés pour gratter et couper la peau ou le cuir, l'artisan doit entretenir fréquemment ses outils avec une telle pierre. Des rayures visibles sur la surface de la pierre témoignent d'ailleurs de son utilisation.

La pierre à aiguiser est utilisée dans l'une des nombreuses tanneries de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. En 1686, les associés Jean Mouchère, André David et Jean DeDieu reçoivent une concession de six arpents de terre pour y établir une tannerie près de l'ancien ruisseau Glen, situé à l'ouest de Ville-Marie. Ensemble, les trois associés établissent la première tannerie de Montréal. Dès lors s'amorce la longue évolution d'un simple établissement à un village dont une grande proportion des familles est associée aux métiers du cuir. Le développement de l'agglomération prend véritablement de l'ampleur grâce à Gabriel Lenoir-Rolland et toute sa descendance au cours du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle. Bon nombre des résidents de l'ancien village sont des descendants des Lenoir-Rolland. En 1825, près de 63 % des travailleurs recensés du village des Tanneries sont liés aux métiers du cuir, soit des tanneurs, des cordonniers et des selliers. Cependant, dès le deuxième quart du XIXe siècle, le travail artisanal du cuir est perturbé par l'ouverture du canal de Lachine, puis par l'arrivée du chemin de fer et de la mécanisation des métiers du cuir. Peu à peu, le pôle du travail du cuir de Saint-Henri se déplace le long du canal de Lachine avec, entre autres, l'arrivée de la tannerie industrielle Moseley en 1859. Au milieu du XIXe siècle, les artisans travaillant le cuir sont de moins en moins nombreux dans le village. L'ancien noyau villageois des tanneries voit alors sa vocation changer pour devenir plus résidentielle et commerciale.

La pierre à aiguiser est mise au jour en 2015 sur le site du village de Saint-Henri-des-Tanneries, à Montréal. Elle a été trouvée dans un remblai de comblement post-utilisation d'une cuve de tannerie qui a été en utilisation au cours de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Puisque cette pierre à aiguiser, ainsi que plusieurs autres, a été découverte dans un contexte relié aux tanneries et en relation avec des outils de cordonnier et de tanneur en métal, il est probable qu'elle ait servi à l'entretien d'outils pour le travail du cuir. Elle a également pu affûter d'autres outils que les outils spécifiques au travail du cuir.

RÉFÉRENCES

DUPONT, Jean-Claude, dir. et Jacques MATHIEU, dir. Les métiers du cuir. Ethnologie de l'Amérique française. Québec, Presses de l'Université Laval, 1981. 432 p.
Patrimoine Experts. Projet Turcot. Interventions archéologiques (novembre 2014-août 2016) dans les limites de l'ancien village de Saint-Henri-des-Tanneries. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Transports du Québec, 2019. s.p.