Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à médicament. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. FaceImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. CôtéImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Détail de l'inscription «CASTORIA»Image
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Détail de l'inscription «Charles H. Fletcher's»Image
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-8 > Opération 8 > Sous-opération A > Lot 1 > Numéro de catalogue 94

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à médicaments a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la variété des bouteilles pharmaceutiques disponibles sur le marché au XXe siècle. De plus, cette bouteille illustre, par sa fabrication au moule en deux parties, les avancées technologiques effectuées en matière de fabrication des contenants en verre au tournant du XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à médicaments en verre teinté de couleur verte est fabriquée après 1910 aux États-Unis. Elle est produite par soufflage au moule en deux parties avec la base séparée, possiblement de manière semi-automatisée, étant donné l'absence de la trace caractéristique d'une fabrication entièrement à la machine sous la base. Les inscriptions moulées en relief sur le corps de la bouteille indiquent le contenu ainsi que la compagnie vendant le produit.

Ce contenant à usage pharmaceutique contient le médicament « Castoria » à l'origine et est vendu par la compagnie pharmaceutique Fletcher's. Le Castoria est considéré comme étant un cathartique fait à base de feuilles de séné, de bicarbonate de soude, d'essence de gaulthérie, d'extrait de taraxacum, de sucre et d'eau. Quelques autres ingrédients semblent aussi en faire partie, comme de la citrouille, de l'anis, des sels de Rochelle, de la menthe poivrée et de l'alcool. Plusieurs des ingrédients sont connus pour être des laxatifs et pourraient agir comme cathartique. Le médicament est aussi connu pour être un laxatif pour enfants.

Le castoria est breveté par Samuel Pitcher Jr. (1824-1907) en 1868. Ce dernier fait ses études au Philadelphia College of Medicine et au Harvard Medical School. C'est en 1869 que l'usine de castoria, « Pitcher's Castoria Manufactory », est construite à Boston. Le brevet est ensuite vendu à quelques compagnies, dont la « Centaur Co. » en 1883 où Charles H. Fletcher (1837-1922) est secrétaire à l'époque. En 1888, celui-ci devient président de cette compagnie après le décès de Demas Barnes, et se concentre sur la production de Castoria. Puisque le brevet de Pitcher expire dans ces mêmes années, plusieurs autres compagnies en profitent pour créer des bouteilles, étiquettes et boîtes similaires. Ceci engendre plusieurs procès légaux et Fletcher publie même une lettre ouverte dans les journaux pour affirmer qu'il possède l'usage exclusif du mot « castoria » et que « Fletcher's Castoria » est sa marque de commerce. Vers 1910, Fletcher abandonne l'inscription « Pitcher » auparavant moulée sur le bord de ses bouteilles et la remplace par sa signature « Chas. H. Fletcher ».

La bouteille à médicaments est mise au jour en 2012 sur le site du parc archéologique de la Baronnie de Longueuil. Ce site archéologique, circonscrit par le chemin de Chambly, la rue Saint-Charles Est, la rue du Bord de l'Eau et la rue Saint-Antoine, porte les traces de l'histoire de l'établissement de Longueuil et remonte à plus de 2 000 ans. L'occupation européenne débute en 1657, avec la concession de la première partie de la seigneurie à Charles Le Moyne (1626-1685). Vers 1695, son fils homonyme (1656-1729) et futur baron fait construire un fort en pierre afin de protéger ses censitaires des attaques iroquoises qui font rage durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Plusieurs bâtiments se trouvent à l'intérieur des murs, tels qu'une maison, une chapelle, une écurie, une laiterie, un corps de garde, une bergerie, une étable et une grange. Le château est occupé par des troupes américaines durant la guerre d'Indépendance en 1776. Abandonné par la suite, le château est détruit en 1810. En plus des vestiges du château, ce site comprend ceux d'un moulin à vent, de la première église de Longueuil et son cimetière, d'un moulin à eau, d'un four à chaux, d'une caserne de pompier et de plusieurs habitations. En tout, ce sont sept fouilles archéologiques qui sont effectuées sur ce site.

RÉFÉRENCES

JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm