Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grain de blé tendre. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 9 > Sous-opération A > Lot 11 > Numéro de catalogue 909

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le grain de blé tendre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'une céréale introduite de France, cultivée en Nouvelle-France et vraisemblablement utilisée par les Hurons-Wendats et les Iroquois de la mission Notre-Dame-de-Lorette, conjointement avec des produits indigènes et d'autres espèces exogènes. Il témoigne donc de l'introduction de cultigènes européens dans l'alimentation des Autochtones au Canada.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le grain de blé tendre « Triticum aestivum L. » est un reste alimentaire trouvé dans une fosse d'entreposage utilisée sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. Le grain est entier et mesure 5,2 cm sur 4,3 cm sur 3,1 cm. Il a été carbonisé, soit lors d'une préparation alimentaire, soit par une combustion accidentelle.

Le grain de blé tendre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'une céréale introduite de France, cultivée en Nouvelle-France et vraisemblablement utilisée par les Hurons-Wendats et les Iroquois de la mission Notre-Dame-de-Lorette, conjointement avec des produits indigènes et d'autres espèces exogènes. Il témoigne donc de l'introduction de cultigènes européens dans l'alimentation des Hurons-Wendats et des Iroquois installés à la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle.

Traditionnellement, ces peuples iroquoiens qui ont développé l'horticulture en Amérique du Nord dépendent largement du maïs pour leur alimentation. Cette céréale est cultivée conjointement avec des courges et des haricots et probablement du tournesol. S'ajoutent à l'alimentation quotidienne les produits de la pêche et de la chasse. Le contact proche et continuel avec les Français leur a certainement permis d'introduire de nouveaux aliments dans leur répertoire, que ce soit de façon occasionnelle ou par l'adoption graduelle de certains produits dans leur régime. La présence de grains de blé tendre dans une fosse d'entreposage associée à une maison longue du village autochtone démontre l'intérêt que ces peuples ont pu porter à ce nouvel aliment. Il est probable que le blé, ou le pain, obtenu par échange avec les Français n'était pas cultivé alors dans les champs du village autochtone. Puisque les Jésuites possédaient aussi des terres, il est possible que la présence de blé à la mission soit liée aux dîmes payées par les censitaires cultivant les champs des terres jésuites.

Le grain de blé tendre a été trouvé en 2018, lors de fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette. Il provient d'une fosse d'entreposage située dans le secteur nord-ouest de la mission Notre-Dame-de-Lorette, où étaient construites plusieurs maisons longues occupées entre 1673 et 1697. Les sols prélevés de cette fosse ont été soumis à une analyse archéobotanique à l'automne 2018 et le grain découvert est maintenant conservé dans les locaux du Laboratoire et de la Réserve d'archéologie du Québec.

RÉFÉRENCES

FAUCHER, Anne-Marie. « Macrorestes végétaux ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 585-590.
GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
TREMBLAY, Roland et al. Les Iroquoiens du Saint-Laurent : peuple du maïs. Montréal, Les Éditions de l'Homme / Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2006. 139 p.