La pierre à cupule a été choisie parce qu'il s'agit d'un outil servant à la préparation de nourriture ou au travail d'autres matières appartenant à la culture matérielle traditionnelle des Autochtones. Elle témoigne de la persistance des objets utilitaires autochtones à côté des objets d'origine française à la mission Notre-Dame-de-Lorette.

La pierre à cupule sert de mortier pour broyer des matières dures sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. Il s'agit d'un galet de granite brun de forme ovoïde aplatie, dont une surface montre une concavité ovoïde oblongue. La surface de cette dépression, ou cupule est très irrégulière et piquetée par l'action de broyage et de mouture. La pierre à cupule mesure 7,2 cm sur 5,8 cm sur 3,8 cm et pèse 239,6 g. La cupule mesure 5,3 cm sur 3,3 cm de diamètre maximal et a une profondeur maximale de 0,4 cm.

À la manière d'un mortier, la pierre à cupule sert à écraser, à broyer et à moudre différentes substances. Il peut s'agir de produits alimentaires, comme des grains, des graines ou des noix, mais aussi d'os, ou de matières minérales, par exemple pour obtenir des pigments. Une deuxième pierre a certainement fait office de pilon. La présence de la cupule et la surface très piquetée de cette dernière permettent de supposer que la pierre à cupule a davantage été utilisée pour traiter des matières dures.

La pierre à cupule a été trouvée lors de fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette en 2018. Elle provient de la couche d'occupation du village autochtone de la mission Notre-Dame-de-Lorette, occupé par des Hurons-Wendats et des Iroquois entre 1673 et 1697. La couche comportait entre autres de nombreux objets de traite et plusieurs objets d'origine autochtone. La pierre à cupule témoigne de la persistance des objets utilitaires autochtones au sein d'une culture matérielle de plus en plus européanisée sur le site de la mission. Elle fait maintenant partie de la collection du Musée huron-wendat de Wendake.