Laboratoire d'archéologie du Québec
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Gouge. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Gouge. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Gouge. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Gouge. Vue de profilImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFw-172 > Numéro de catalogue 5638

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La gouge a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un artéfact caractéristique de la période de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Par ses faibles dimensions, la gouge à cannelure permet d'illustrer la variabilité de ce type d'objet dans le registre archéologique du Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La gouge est un objet dont l'utilisation présumée est généralement associée au travail du bois. Une cannelure profonde et régulière traverse toute la longueur de sa face dorsale. Son biseau tranchant concave est irrégulier et présente des ébréchures qui témoignent de son utilisation. La gouge conserve les traces de bouchardage reliées à sa mise en forme, et seule l'extrémité distale présente des traces de polissage.

La gouge reprend à l'identique les principales caractéristiques de cette catégorie d'objets dont l'usage est répandu à l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui), mais avec un gabarit beaucoup plus restreint toutefois. La gouge, qui fait moins de 10 cm de longueur, est considérablement plus petite que la vaste majorité des artéfacts associés à ce type d'objet. Ses petites dimensions lui confèrent un caractère particulier et contribuent à illustrer la variabilité de ce type d'objet.

La gouge, qui est façonnée dans une matière première relativement tendre, une ardoise verdâtre, ne semble pas adaptée à un travail impliquant des impacts importants. La partie proximale de la gouge ne présente pas d'aménagement particulier indiquant une utilisation emmanchée et son petit gabarit laisse aussi supposer une prise en main. Pour ces raisons, la gouge est vraisemblablement un outil poussé à la main, à la façon d'un ciseau à bois, pour effectuer un travail de finition. Par exemple, son tranchant concave est bien adapté pour évider ou régulariser une forme creuse aménagée dans une pièce de bois.

La gouge provient du site de Pointe-Gatineau qui se trouve au confluent des rivières Gatineau et des Outaouais. C'est à cet endroit que des campements ont été installés de manière répétée tout au long de la période de l'Archaïque récent et terminal. La gouge a été trouvée en association avec une structure de combustion datée vers 6 500 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 4 550 ans avant J. C. ), ce qui permet de rattacher cet artéfact aux occupations reliées aux groupes autochtones de tradition laurentienne de l'Archaïque récent en Outaouais.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Travaux de réaménagement de la rue Jacques-Cartier, ville de Gatineau. Site BiFw-172. Interventions archéologiques 2014. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec/Ville de Gatineau, 2015. s.p.
OUELLET, Jean-Christophe. « Les occupations de la période Archaïque à l'embouchure de la rivière Gatineau. Le site BiFw-172 ». BURKE, Adrian L., dir. et Claude CHAPDELAINE, dir. L'Archaïque au Québec : six millénaires d'histoire amérindienne. Paléo-Québec, 36. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2017, p. 115-150.