Laboratoire d'archéologie du Québec
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Lame. Face AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame. Face BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Lame. ProfilImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFw-172 > Numéro de catalogue 4866

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La lame a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car cet outil en ardoise polie constitue un exemple des objets en pierre polie très soignés qui sont associés aux groupes autochtones de tradition laurentienne de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) dans le sud du Québec et le nord-est de l'Amérique du Nord. La fonction de cet artéfact ne peut être déterminée avec précision, mais la lame polie permet d'illustrer la diversité des objets façonnés en pierre polie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La lame, en pierre polie, est un objet d'une facture soignée. Fabriquée en ardoise rouge, elle a été façonnée par abrasion et par polissage. La pièce a une forme foliacée très symétrique et sa base est arrondie. Cette lame est rattachée à un ensemble d'objets en pierre polie associés à l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui), pour lequel l'ardoise est un matériau prisé.

La lame en ardoise polie ne comporte pas de parties actives, ce qui complique l'attribution d'une fonction à cet objet. Il pourrait s'agir d'une ébauche destinée à être transformée ultérieurement en un outil fonctionnel, tels une pointe ou un couteau. La lame pourrait aussi avoir une fonction symbolique.

Le contexte archéologique apporte un peu de lumière à ces questionnements. La lame polie provient du site d'un important campement saisonnier se trouvant au confluent des rivières Gatineau et des Outaouais. Le site a été occupé sur plus de 3 000 ans entre 7 400 et 4 500 ans calibrés avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 5 450 à 2 550 ans avant J. C. La lame provient d'une fosse dans laquelle un ensemble de trois objets similaires a été prélevé. La fosse pourrait ainsi constituer une cache ou une réserve de matériel. Cette fosse pourrait aussi représenter un dépôt ritualisé de ces objets, ce qui leur attribuerait une fonction symbolique ou rituelle. Le contenu de la fosse, qui a été daté par la méthode radiocarbone, livre une date de 6 780 à 6 765 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 4 830 à 4 815 ans avant J. C. ), moment qui correspond au tout début de la période de l'Archaïque récent ou à une phase transitoire entre l'Archaïque moyen et récent.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Travaux de réaménagement de la rue Jacques-Cartier, ville de Gatineau. Site BiFw-172. Interventions archéologiques 2014. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec/Ville de Gatineau, 2015. s.p.
OUELLET, Jean-Christophe. « Les occupations de la période Archaïque à l'embouchure de la rivière Gatineau. Le site BiFw-172 ». BURKE, Adrian L., dir. et Claude CHAPDELAINE, dir. L'Archaïque au Québec : six millénaires d'histoire amérindienne. Paléo-Québec, 36. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2017, p. 115-150.