Laboratoire d'archéologie du Québec
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Os de chien. Vue généraleImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 8 > Sous-opération J > Lot 24 > Numéro de catalogue 895

Contexte(s) archéologique(s)

Sépulture

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les os de chien provenant d'une sépulture animale ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec en raison de la nature inusitée et inattendue de la découverte d'un animal de compagnie enterré au sein du village autochtone. Le chien étant le seul animal de compagnie domestiqué connu aux Amériques avant l'arrivée des Européens, cette sépulture permet, en même temps, de documenter le type de chien gardé par les Hurons et les Iroquois au XVIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les os de chien proviennent de la sépulture d'un chien domestique adulte mis en terre à la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. Le squelette est incomplet et se compose d'un minimum de 94 os appartenant au crâne, qui est partiellement conservé, à une partie du cou, à plusieurs vertèbres thoraciques et lombaires et aux membres thoraciques et pelviens de l'animal. Le chien devait mesurer entre 24,8 cm et 25,8 cm aux épaules. Son sexe est inconnu. Le crâne est incomplet et fragmenté et les deux maxillaires sont détachés, les mandibules sont aussi incomplètes. Le fragment de crâne conservé mesure 6,3 cm de longueur, 6 cm de largeur et 5,3 cm de hauteur, mais les indices crâniens n'ont pas pu être calculés, vu l'état fragmentaire du crâne. Plusieurs dents sont manquantes, quatre dents détachées proviennent des maxillaires et six autres dents ainsi qu'un fragment d'émail se trouvent dans la collection. Les os sont en état écru et plusieurs ont subi des dégradations taphonomiques importantes.

Les restes squelettiques comportent une partie du crâne y compris deux fragments des maxillaires, les deux mandibules fragmentaires, la partie antérieure du crâne étant manquante, les deux fémurs, les deux humérus, les deux tibias, les deux os pelviens, les deux radius et ulnas, la scapula gauche, une fibula, l'atlas, l'axis, une vertèbre cervicale, une vertèbre lombaire et deux vertèbres thoraciques, deux astragales, deux calcanéus, cinq tarses, six métatarses, trois phalanges, un métapode, deux fragments de côtes, dix dents détachées et plusieurs fragments non identifiés. Un total de 16 petits fragments a été classé dans les mammifères moyens, et 24 fragments appartiennent aux mammifères indéterminés.

La sépulture de chien a été trouvée lors des fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette en 2018. Elle date du XVIIe siècle et est située près du coin nord-ouest du village autochtone, où des maisons longues avaient été construites. Au moins une autre sépulture de chien se trouve à proximité de celle-ci. Le chien a été inhumé dans une fosse de forme circulaire ayant un diamètre de 0,49 cm et une profondeur de 0,6 cm. Les os de l'animal étaient toujours en position anatomique. Un os de poisson trouvé avec la sépulture pourrait provenir de l'estomac de l'animal et indiquer que le chien était entre autres nourri avec des poissons. La sépulture contenait aussi trois pierres granitiques, dont une, plus large, se trouvait sous l'animal et les deux autres, de forme arrondie et plus petite, étaient près de la paroi est. Une analyse archéobotanique du sol de comblement de la fosse sépulcrale a révélé la présence d'un grand nombre de mauvaises herbes dont plusieurs d'origine européenne, ce qui pourrait indiquer une datation vers la fin de l'occupation de la mission pour la mise en place de la sépulture, à un moment où la végétation secondaire est bien installée sur le site. Les os appartenant à la sépulture de chien ont fait l'objet d'une analyse zooarchéologique à l'automne 2018 et font maintenant partie de la collection du Musée huron-wendat de Wendake.

Le chien est le seul animal de compagnie domestiqué connu aux Amériques avant l'arrivée des Européens. La découverte de cette sépulture, quoique datant d'une période de proche cohabitation avec les Français, permet de documenter le type de chien gardé par les Hurons et les Iroquois à la fin du XVIIe siècle. La sépulture de chien témoigne des soins apportés à leurs animaux de compagnie par les Hurons et les Iroquois du site de la mission Notre-Dame-de-Lorette qui enterraient leurs animaux décédés au sein même du village habité, donc tout près de leur demeure.

RÉFÉRENCES

GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
NOËL, Stéphane. « Restes zooarchéologiques ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 591-600.