Laboratoire d'archéologie du Québec
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Os de chien. Vue généraleImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 8 > Sous-opération J > Lot 23 > Numéro de catalogue 894

Contexte(s) archéologique(s)

Sépulture

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les os de chien provenant d'une sépulture animale ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec en raison de la nature inusitée et inattendue de la découverte d'un animal de compagnie enterré au sein du village autochtone. Le chien étant le seul animal de compagnie domestiqué connu aux Amériques avant l'arrivée des Européens, cette sépulture permet, en même temps, de documenter le type de chien gardé par les Hurons et les Iroquois au XVIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les os de chien proviennent de la sépulture d'un chien domestique adulte mis en terre à la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. Le squelette est incomplet et se compose d'un minimum de 73 os appartenant au crâne, à une partie du cou et aux membres thoraciques et pelviens de l'animal. Le chien devait mesurer entre 38,4 cm et 39 cm aux épaules. Son sexe est inconnu. L'état presque complet du crâne dont seul l'occipital est manquant a permis de calculer l'indice céphalique (65,20), l'indice du museau (51,72) et l'indice de la largeur du museau (41,48). Toutes les dents sont présentes, mais un total de 18 dents provenant des mâchoires et des maxillaires ne sont plus attachées à l'os. Les os sont en état écru et quelques-uns ont subi des dégradations taphonomiques.

Le crâne et les deux mandibules sont complets, et les deux fémurs, les deux humérus, le tibia droit, les deux radius et ulnas, la scapula droite, deux astragales, une fibula, un calcanéus, quinze métacarpes, l'atlas, l'axis, deux vertèbres cervicales, trois phalanges, une patella, cinq tarses, cinq carpes et le sésamoïde subsistent, souvent à l'état complet.

Un os de poisson a été trouvé parmi les restes osseux. Il pourrait s'agir d'un reste alimentaire qui se trouvait dans l'estomac du chien lors de son enterrement. Sept petits fragments d'os de mammifère indéterminé, non comptabilisés dans le total des fragments d'os, ont aussi été trouvés dans la fosse de sépulture et pourraient appartenir au squelette du chien.

La sépulture de chien a été trouvée lors des fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette en 2018. Elle date du XVIIe siècle et est située près du coin nord-ouest du village autochtone, où des maisons longues avaient été construites. Au moins une autre sépulture de chien se trouve à proximité de celle-ci. Le chien a été inhumé dans une fosse ovoïde mesurant 0,40 sur 0,34 cm de diamètre et ayant une profondeur de 0,6 cm. Elle a été partiellement détruite dans le passé par une tranchée d'aqueduc. Les os de l'animal étaient toujours en position anatomique. Un os de poisson trouvé avec la sépulture pourrait provenir de l'estomac de l'animal et indiquer que le chien était entre autres nourri avec des poissons. La sépulture contenait aussi trois galets granitiques, dont deux adossés à la paroi est et un troisième à la paroi nord-ouest. Quelques artéfacts intrusifs se trouvaient dans la fosse, dont un tesson de faïence et une épingle. Une analyse archéobotanique du sol de comblement de la fosse sépulcrale a révélé la présence d'un grand nombre de restes de framboises et de cerises de Pennsylvanie. Les os appartenant à la sépulture de chien ont fait l'objet d'une analyse zooarchéologique à l'automne 2018 et font maintenant partie de la collection du Musée huron-wendat de Wendake.

Le chien est le seul animal de compagnie domestiqué connu aux Amériques avant l'arrivée des Européens. La découverte de cette sépulture, quoique datant d'une période de proche cohabitation avec les Français, permet de documenter le type de chien gardé par les Hurons et les Iroquois à la fin du XVIIe siècle. La sépulture de chien témoigne des soins apportés à leurs animaux de compagnie par les Hurons et les Iroquois du site de la mission Notre-Dame-de-Lorette qui enterraient leurs animaux décédés au sein même du village habité, donc tout près de leur demeure.

RÉFÉRENCES

GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
NOËL, Stéphane. « Restes zooarchéologiques ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 591-600.