La passementerie a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un objet rare dans les collections archéologiques et parce qu'il s'agit d'un objet de luxe dont la présence sur le site d'une mission, possiblement à l'intérieur d'une maison longue occupée par des Autochtones étonne. Il pourrait s'agir d'un accessoire d'un vêtement luxueux obtenu par la traite avec des Français.

La passementerie est un élément décoratif, vestimentaire ou de décor intérieur, possiblement un bouton porté par une personne sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. L'objet est composé de brins de fibres de couleur dorée dont la majorité est gainée d'une mince bandelette de métal cuivreux. Les fils sont entrelacés de façon à former un objet de forme ovale aplati mesurant 1,9 x 1,6 x 0,7 cm. Certaines bandelettes plates de métal cuivreux un peu plus large paraissent entrelacées à travers l'ensemble. Sur une partie du rebord, de nombreux brins gainés sont coupés ou brisés. Plusieurs fils gainés formant de petites boucles s'observent sur les deux faces.

Des fils en fibres naturelles et des fils de fibres gainées d'une mince bandelette de métal cuivreux ont été tissés en toile utilisant des fils doubles dans la chaîne. Seule la chaîne utilise une combinaison des deux types de fils, la trame est uniquement composée de fils gainés de métal cuivreux. Le tout a été replié et assemblé de façon à former une petite boule ovoïde aplatie, probablement à l'origine un bouton circulaire. Des bandelettes plates de métal cuivreux apparaissent çà et là dans le tissu et ont probablement été utilisées dans l'assemblage. Un petit anneau écrasé, possiblement un oeillet d'attache, est toujours visible au centre d'un des côtés de l'objet.

La passementerie englobe une multitude d'objets et d'éléments décoratifs pouvant orner autant des vêtements de prestige que des pièces de mobilier ou des tissus ornementaux utilisés dans le décor intérieur. Parmi les nombreux fils utilisés dans leur fabrication, il y a aussi des fils de matériaux nobles comme la soie, l'or et l'argent. Le coût important qu'implique la fabrication de la passementerie en fait un objet de luxe utilisé par la population aisée et surtout par la noblesse, les ecclésiastiques et les militaires de haut rang. L'utilisation de la passementerie a, en plus, connu un grand essor à la Renaissance et ensuite au temps du roi Soleil, Louis XIV. L'objet ornemental de la mission Notre-Dame-de-Lorette, utilisant un fil de métal cuivreux, probablement du laiton conférant un aspect doré, n'était pas parmi les plus ostentatoires des passementeries, mais le gainage métallique des fils implique néanmoins un travail complexe qui fait de cet objet un accessoire de luxe.

L'objet en passementerie a été mis au jour lors de fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette en 2018. Il a été trouvé dans la couche d'occupation initiale du site, à l'endroit où des maisons longues de la partie nord-ouest du village étaient construites. La présence d'un tel objet au coeur du village autochtone de la mission Notre-Dame-de-Lorette pourrait indiquer que cet objet, ou possiblement un vêtement comportant ce décor, a été obtenu par la traite. La passementerie fait maintenant partie de la collection du Musée huron-wendat de Wendake.