Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perle. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 8 > Sous-opération P > Lot 6 > Numéro de catalogue 828

Contexte(s) archéologique(s)

Village autochtone

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle tubulaire blanche a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec parce que ce type de perle peut jouer un rôle additionnel dans des contextes autochtones, soit comme remplacement de perles de wampum en coquillage.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle tubulaire est utilisée sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette au XVIIe siècle. Elle est en verre opaque de couleur blanche et mesure 0,74 cm de longueur. De taille moyenne, elle a un diamètre situé entre 0,41 et 0,42 cm. Elle est entière et ses rebords sont arrondis et lisses. La perle est de type Ia5 selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972.

Pour fabriquer la perle, une paraison (goutte) de verre chauffé et malléable est soufflée à la bouche pour obtenir une bulle. Un pontil est fixé sur la bulle à l'extrémité opposée à la canne et deux travailleurs étirent la bulle de verre pour obtenir une longue tige de verre creuse ayant le diamètre désiré pour les perles. Une fois refroidie, la tige est découpée selon la longueur voulue pour les perles. Les trous des perles sont bouchés à l'aide d'un mélange de charbon et de sable et les perles sont réchauffées dans un contenant qui est agité pour obtenir un fini plus arrondi ou ovale. Ensuite, les perles sont nettoyées et polies grâce à l'effet d'abrasion produit en les brassant dans un sac rempli de son.

La perle de verre est un objet décoratif. Elle peut être utilisée comme parure personnelle, intégrée dans un collier ou un bracelet ou dans d'autres bijoux. Elle peut aussi servir à créer un motif décoratif cousu sur un objet ou un vêtement. Certaines perles de verre, surtout celles de forme ronde ou circulaire, servent aussi de grains de chapelet. Dans le contexte colonial français, les perles de verre tiennent une fonction importante comme monnaie d'échange dans la traite de fourrures avec les groupes autochtones.

Cette perle a été trouvée lors de fouilles réalisées en 2018 sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette. Elle a été mise au jour dans les tout premiers sols d'occupation du site de la mission Notre-Dame-de-Lorette, datant donc de la période 1673 à 1697. Ce secteur de fouille a possiblement été occupé par une maison longue. Après les fouilles, la perle a fait l'objet d'une analyse spécialisée et a été intégrée dans la collection du Musée huron-wendat de Wendake.

Les perles de forme tubulaire sont minoritaires sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette, où près des deux tiers des perles analysées provenant du contexte de la mission sont de forme circulaire. Parmi les 17 perles tubulaires trouvées, seules quatre perles de couleur blanche ont été identifiées, toutes de longueurs relativement courtes. Durant le XVIIe siècle, les perles de verre tubulaires blanches sont peu nombreuses sur divers sites autochtones. Elles gagnent de l'importance surtout dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle et jusqu'au début du XIXe siècle en raison de leur aptitude à remplacer les perles de coquillage blanches dans la fabrication de colliers, de ceintures et d'écharpes de wampum.

RÉFÉRENCES

GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
HERZOG, Anja. « Perles en verre ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 545-584.
KENYON, Ian T. et Thomas KENYON. « Comments on 17th Century Glass Trade Beads from Ontario ». HAYES III, C. F., dir. Proceedings of the 1982 Glass Trade Bead Conference. Research Records, 16. Rochester, Rochester Museum and Science Center, 1983, p. 59-74.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
MOREAU, Jean-François. « Histoires de perles… d’avant Jean de Quen ». Saguenayensia. Vol. 35, no 2 (1993), p. 21-29.
RUMRILL, Donald A. « The Mohawk Glass Trade Bead Chronology: ca. 1560-1785 ». BEADS: Journal of the Society of Bead Researchers. Vol. 3 (1991), p. 5-45.
WRAY, Charles F. « Seneca Glass Trade Beads, c. A.D. 1550-1820 ». HAYES III, C. F., dir. Proceedings of the 1982 Glass Trade Bead Conference. Research Records, 16. Rochester, Rochester Museum and Science Center, 1983, p. 41-49.