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Fragment de pipe. Côté gauche
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pipe. Côté droit
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pipe. Dessous
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEu-11 > Opération 9 > Sous-opération B > Lot 2 > Numéro de catalogue 650
Contexte(s) archéologique(s)
Jardin
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
Le fragment de pipe a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il représente un modèle de pipe européenne qui a été utilisée pendant l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette au XVIIe siècle parmi de nombreux modèles de pipes autochtones. Il pourrait s'agir d'une pipe obtenue comme marchandise de traite.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
Le fragment de pipe appartient à une pipe qui est utilisée sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette pour fumer du tabac au XVIIe siècle. Le fragment est composé d'une partie de la section inférieure du fourneau et de la section distale du tuyau de la pipe. Le fourneau, de forme globulaire, est de petite à moyenne taille. Il forme un angle obtus d'environ 135 degrés avec le tuyau. Un talon circulaire large et plat, peu accentué, est présent. La hauteur résiduelle du fourneau est d'environ 1,9 cm. La paroi est très épaisse et la lèvre est manquante. Le tuyau fragmentaire mesure environ 1,8 cm de longueur et a un diamètre de 1,1 cm. Le trou de fumée a un diamètre d'environ 0,23 à 0,27 cm. La marque de moule de la pipe a été lissée. Une marque de fabricant affichant les lettres « [E] B » entourées d'un cercle est estampée en relief sous le talon du fourneau. Un côté du contour du talon de la pipe est informe et présente une fissure, ce qui a aussi endommagé l'empreinte du poinçon. Cela est certainement dû à un accident de manipulation avant la cuisson de la pipe. La pipe originale devait porter des décors imprimés à la molette sous la lèvre du fourneau et sur le tuyau.
Pour fabriquer la pipe, l'argile est d'abord nettoyée puis battue afin de l'assouplir. Elle est ensuite roulée pour obtenir une préforme, qui est séchée. La préforme est percée à l'aide d'un fil métallique pour former le tuyau et le trou de fumée, puis elle est pressée dans un moule en métal en deux parties. Le foyer est percé à l'aide d'un tampon. La pipe est démoulée, coupée à la bonne longueur et séchée. Pour finir, les marques de moule sont enlevées, un poinçon portant la marque du fabricant en creux est estampé dans la base du talon de la pipe et la pipe est lissée, possiblement polie et cuite.
La marque EB est celle d'un fabricant d'origine anglaise nommé Edward Bird établi à Amsterdam, aux Pays-Bas. Compte tenu les renseignements historiques connus, les pipes portant cette marque ont surtout été fabriquées entre 1638 et 1683. Différents styles de la marque ont été relevés par les chercheurs. Celle de la mission Notre-Dame-de-Lorette montre les lettres entourées d'un cercle simple. Ce style a pu être associé à des contextes datés entre 1647 et 1676 sur le site de Fort Orange. La forme de la pipe, quoique fragmentaire, permet de la dater avant 1680. Elle ressemble plus particulièrement à une pipe de marque EB fabriquée avant 1645 trouvée à Amsterdam qui porte le même style de poinçon sous le talon. La pipe de la mission Notre-Dame-de-Lorette pourrait donc dater des premières années d'occupation du site de la mission et même être un objet acquis par un des occupants bien avant l'établissement de la mission. Elle pourrait donc être issue de l'atelier d'Edward Bird établi à Amsterdam entre 1638 et 1665.
La pipe a été mise au jour en 2018, lors de la fouille d'une partie du stationnement situé au nord-est de l'actuel presbytère de L'Ancienne-Lorette. La pipe a été trouvée dans un lot associé à l'aménagement du clos du presbytère au cours de la deuxième moitié du XXIXe siècle. La partie inférieure de cette couche montre des traces de labours et il pourrait s'agir d'un indice que le secteur a été utilisé comme jardin, ce qui aurait pu bouleverser des niveaux d'occupation antérieurs. Des dépendances successives du presbytère se trouvaient aussi à proximité de cet endroit à partir du milieu du XVIIIe siècle dont une étable contemporaine construite en 1864 et utilisée jusqu'en 1893. Malgré la datation tardive de la couche archéologique, il s'agit d'un objet datant du XVIIe siècle, qui est lié à l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette entre 1673 et 1697. À cette époque, une grande fosse d'entreposage utilisée par les Autochtones de la mission se trouvait tout près. Après les fouilles, la pipe a fait l'objet d'une analyse spécialisée et est maintenant conservée dans les locaux du Laboratoire et de la Réserve d'archéologie du Québec.
Pour fabriquer la pipe, l'argile est d'abord nettoyée puis battue afin de l'assouplir. Elle est ensuite roulée pour obtenir une préforme, qui est séchée. La préforme est percée à l'aide d'un fil métallique pour former le tuyau et le trou de fumée, puis elle est pressée dans un moule en métal en deux parties. Le foyer est percé à l'aide d'un tampon. La pipe est démoulée, coupée à la bonne longueur et séchée. Pour finir, les marques de moule sont enlevées, un poinçon portant la marque du fabricant en creux est estampé dans la base du talon de la pipe et la pipe est lissée, possiblement polie et cuite.
La marque EB est celle d'un fabricant d'origine anglaise nommé Edward Bird établi à Amsterdam, aux Pays-Bas. Compte tenu les renseignements historiques connus, les pipes portant cette marque ont surtout été fabriquées entre 1638 et 1683. Différents styles de la marque ont été relevés par les chercheurs. Celle de la mission Notre-Dame-de-Lorette montre les lettres entourées d'un cercle simple. Ce style a pu être associé à des contextes datés entre 1647 et 1676 sur le site de Fort Orange. La forme de la pipe, quoique fragmentaire, permet de la dater avant 1680. Elle ressemble plus particulièrement à une pipe de marque EB fabriquée avant 1645 trouvée à Amsterdam qui porte le même style de poinçon sous le talon. La pipe de la mission Notre-Dame-de-Lorette pourrait donc dater des premières années d'occupation du site de la mission et même être un objet acquis par un des occupants bien avant l'établissement de la mission. Elle pourrait donc être issue de l'atelier d'Edward Bird établi à Amsterdam entre 1638 et 1665.
La pipe a été mise au jour en 2018, lors de la fouille d'une partie du stationnement situé au nord-est de l'actuel presbytère de L'Ancienne-Lorette. La pipe a été trouvée dans un lot associé à l'aménagement du clos du presbytère au cours de la deuxième moitié du XXIXe siècle. La partie inférieure de cette couche montre des traces de labours et il pourrait s'agir d'un indice que le secteur a été utilisé comme jardin, ce qui aurait pu bouleverser des niveaux d'occupation antérieurs. Des dépendances successives du presbytère se trouvaient aussi à proximité de cet endroit à partir du milieu du XVIIIe siècle dont une étable contemporaine construite en 1864 et utilisée jusqu'en 1893. Malgré la datation tardive de la couche archéologique, il s'agit d'un objet datant du XVIIe siècle, qui est lié à l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette entre 1673 et 1697. À cette époque, une grande fosse d'entreposage utilisée par les Autochtones de la mission se trouvait tout près. Après les fouilles, la pipe a fait l'objet d'une analyse spécialisée et est maintenant conservée dans les locaux du Laboratoire et de la Réserve d'archéologie du Québec.
RÉFÉRENCES
BRADLEY, James W. et Gordon DEANGELO. « European Clay Pipe Marks from 17th Century Onondaga Iroquois Sites ». Archaeology of Eastern North America. Vol. 9 (1981), p. 109-133.
DALLAL, Diane. « The Tudor Rose and the Fleurs-de-lis : Women and Iconography in Seventeenth-Century Dutch Clay Pipes Found in New York City ». MANN, Rob et Sean RAFFERTY. Smoking and Culture: The Archaeology of Tobacco Pipes in Eastern North America. Knoxville, The University of Tennessee Press, 2004, p. 207-239.
DE ROEVER, Margriet. « The Fort Orange « EB » Pipe Bowls : An Investigation of the Origin of American Objects in Dutch Seventeenth-Century Documents ». BLACKBURN, Roderic H., dir. et Nancy A. KELLEY, dir. New World Dutch Studies: Dutch Arts and Culture in Colonial America, 1609-1776. Albany, Albany Institute of History and Art, 1987, p. 52-61.
DUCO, Don. « The Amsterdam pipe maker Eduard Bird, a review of his life and work ». Pijpenkabinet Foundation. Amsterdam Pipe Museum [En ligne]. http://www.pijpenkabinet.nl/Artikelen/Bird/art-E-Bird.html
DUCO, Don. « The Clay Tobacco Pipe in Seventeenth Century Netherlands ». DAVEY, Peter, dir. The archaeology of the clay tobacco pipe V. Europe 2. Oxford, BAR International Series, 1981, p. 111-468.
GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
NOËL, Stéphane. « Pipes en terre cuite fine argileuse ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 521-524.
VAN DER MEULEN, J. Goudse Pijpenmakers en Hun Merken. Den Haag, Musea Gouda, 2003. 137 p.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 231824
Fragment de pipe
IDENTIFICATION+
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEu-11-9B2-650
Fonctions / usages
La pipe sert à la consommation de produits narcotiques, dont surtout le tabac.
Matériaux
Céramique - terre cuite fine (Argileuse blanche)
Classification(s)
Objets personnels > Accessoire personnel > Objet pour fumer, priser et chiquer
Lieu(x) de production
Présumé : Europe > Pays-Bas > Hollande-Septentrionale > Amsterdam
Dimensions
Diamètre extérieur, Talon : 0,9 cm
Diamètre extérieur, Tuyau (Mesurée / subsistant) : 1,1 cm
Diamètre intérieur, Trou de fumée (Mesurée / subsistant) : entre 0,23 et 0,27 cm
Hauteur, Fourneau/Foyer (Mesurée / subsistant) : 1,9 cm
Longueur, Tuyau (Mesurée / subsistant) : 1,8 cm
Technique(s) de fabrication :
Moulé
Percé
Lissé
Cuit
Marque/signe :
Estampé en relief sous le talon: EB (dans un cercle)
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Production : 1638 - 1683
Importation : après 1638
Contexte archéologique : après 1864 - avant 1893
Découverte : 2018
DESCRIPTION+
Description
Le fragment de pipe est lié à un objet servant à la consommation de tabac qui est utilisé sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette au XVIIe siècle. Le fragment en terre cuite fine argileuse blanche est composé d'une partie de la section inférieure du fourneau et de la section distale du tuyau de la pipe. Le fourneau de forme globulaire a une hauteur résiduelle d'environ 1,9 cm. Le tuyau fragmentaire mesure environ 1,8 cm de longueur et a un diamètre de 1,1 cm. Le diamètre du trou de fumée est d'environ 0,23 cm à 0,27 cm. La paroi est très épaisse et la lèvre est manquante. Le fourneau, de taille petite à moyenne, forme un angle obtus d'environ 135 degrés avec le tuyau. Un talon circulaire large et plat, peu accentué, est présent.
Type de fabrication
Artisanal
Intégrité
Objet incomplet (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
ADRESSE
1825, rue Semple
MUNICIPALITÉ
Québec
MRC
Québec
RÉGION ADMINISTRATIVE
Capitale-Nationale