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Effigie de pipe. Face
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Effigie de pipe. Dos
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Effigie de pipe. Profil
Photo : Julie Toupin 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+
Provenance archéologique
CeEu-11 > Opération 7 > Sous-opération V > Lot 29 > Numéro de catalogue 530
Contexte(s) archéologique(s)
Village autochtone
ÉVALUATION D'INVENTAIRE+
L'effigie de pipe a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle provient d'un objet de facture autochtone, fort probablement d'origine huronne-wendate, et qu'il est possiblement associé à un rituel chamanistique traditionnel. Il établit aussi un lien direct avec les sites iroquoiens du sud de l'Ontario datant du XVIIe siècle.
SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+
Synthèse historique
L'effigie de pipe provient d'une pipe qui est utilisée sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette au XVIIe siècle et y est jetée ou perdue. Le fragment, originellement rattaché à un fourneau de pipe, est composé d'un ajout plastique représentant la partie centrale du visage de l'élément décoratif zoomorphe ou anthropomorphe de la pipe. Le fragment est fabriqué en terre cuite de couleur brunâtre et assez fine, sans inclusions visibles, et il mesure 1,9 cm de hauteur, 1,8 cm de largeur et a une épaisseur maximale de 1,2 cm au niveau de la pointe du nez. La surface arrière du fragment est inégale et n'a pas conservé la paroi originale de la pipe. Puisque ni la paroi arrière ni aucun fragment du fourneau ne subsistent, il est impossible de déterminer si le visage était placé sur l'un des côtés ou au-dessus du rebord du fourneau.
L'élément décoratif plastique représente le visage d'un animal ou possiblement d'une personne. On y reconnait la forme du nez très protubérant, à surface concave, la bouche ouverte dont les coins sont courbés vers le bas, les deux yeux très rapprochés du nez ainsi qu'une partie des joues. Il pourrait s'agir de la représentation d'une tortue ou d'une figure humaine de type « Blow Face » ou « Pinched Face ».
Malheureusement, le fragment de pipe à effigie est trop petit pour identifier clairement le type de décor. Le contexte d'utilisation le plus plausible proposé par les chercheurs pour une pipe comportant cette imagerie serait un rituel chamanique, possiblement un rituel de guérison. Notons, cependant, que la pratique d'un tel rituel « païen » sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette n'aurait pas été vue d'un bon oeil par les missionnaires jésuites. La pipe peut, par contre, témoigner de la survivance d'un rituel traditionnel au sein de la communauté huronne-wendate et iroquoise de la mission chrétienne ou, à tout le moins, de la persistance d'un objet de facture iroquoienne traditionnelle jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Pour fabriquer la pipe, la pâte céramique est soit conservée telle quelle, soit dégraissée en ajoutant des inclusions minérales fines. Ensuite, la pipe et son tuyau, tous deux manquants, sont modelés à la main et le trou de fumée y est percé. Le décor du fourneau est modelé à même le corps de la pipe, des détails du visage sont pincés, notamment le nez et possiblement la section comportant la bouche et les yeux. Le décor est réalisé au moyen d'incisions linéaires et de ponctuations. La surface de la pipe est lissée et possiblement brunie (polie). Puis la pipe est séchée avant d'être cuite au feu.
La pipe à effigie sert à la consommation de narcotiques, dont surtout le tabac. L'espèce principale consommée par les Autochtones est la « Nicotiana rustica L. ». Issue d'une pratique associée au chamanisme, l'habitude de fumer s'est généralisée auprès des groupes autochtones au XIVe siècle, avant le contact avec les Européens. Fumer le calumet fait aussi partie des coutumes traditionnelles entourant l'établissement d'alliances et les négociations lors de la traite des fourrures. Les pipes en terre cuite à effigie, plus particulièrement, peuvent jouer un rôle rituel ou cérémoniel, dans les rites de guérison par exemple.
Le fragment de pipe a été mis au jour entre le 26 juin et le 9 juillet 2018, lors de la fouille d'une partie du stationnement situé au nord de l'actuel presbytère de L'Ancienne-Lorette. Le contexte de découverte est lié à l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette entre 1673 et 1697 et comporte de nombreux autres artéfacts et écofacts datant de cette période. Le fragment de pipe a fait l'objet d'une analyse spécialisée et a été intégré dans la collection du Musée huron-wendat de Wendake.
L'élément décoratif plastique représente le visage d'un animal ou possiblement d'une personne. On y reconnait la forme du nez très protubérant, à surface concave, la bouche ouverte dont les coins sont courbés vers le bas, les deux yeux très rapprochés du nez ainsi qu'une partie des joues. Il pourrait s'agir de la représentation d'une tortue ou d'une figure humaine de type « Blow Face » ou « Pinched Face ».
Malheureusement, le fragment de pipe à effigie est trop petit pour identifier clairement le type de décor. Le contexte d'utilisation le plus plausible proposé par les chercheurs pour une pipe comportant cette imagerie serait un rituel chamanique, possiblement un rituel de guérison. Notons, cependant, que la pratique d'un tel rituel « païen » sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette n'aurait pas été vue d'un bon oeil par les missionnaires jésuites. La pipe peut, par contre, témoigner de la survivance d'un rituel traditionnel au sein de la communauté huronne-wendate et iroquoise de la mission chrétienne ou, à tout le moins, de la persistance d'un objet de facture iroquoienne traditionnelle jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
Pour fabriquer la pipe, la pâte céramique est soit conservée telle quelle, soit dégraissée en ajoutant des inclusions minérales fines. Ensuite, la pipe et son tuyau, tous deux manquants, sont modelés à la main et le trou de fumée y est percé. Le décor du fourneau est modelé à même le corps de la pipe, des détails du visage sont pincés, notamment le nez et possiblement la section comportant la bouche et les yeux. Le décor est réalisé au moyen d'incisions linéaires et de ponctuations. La surface de la pipe est lissée et possiblement brunie (polie). Puis la pipe est séchée avant d'être cuite au feu.
La pipe à effigie sert à la consommation de narcotiques, dont surtout le tabac. L'espèce principale consommée par les Autochtones est la « Nicotiana rustica L. ». Issue d'une pratique associée au chamanisme, l'habitude de fumer s'est généralisée auprès des groupes autochtones au XIVe siècle, avant le contact avec les Européens. Fumer le calumet fait aussi partie des coutumes traditionnelles entourant l'établissement d'alliances et les négociations lors de la traite des fourrures. Les pipes en terre cuite à effigie, plus particulièrement, peuvent jouer un rôle rituel ou cérémoniel, dans les rites de guérison par exemple.
Le fragment de pipe a été mis au jour entre le 26 juin et le 9 juillet 2018, lors de la fouille d'une partie du stationnement situé au nord de l'actuel presbytère de L'Ancienne-Lorette. Le contexte de découverte est lié à l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette entre 1673 et 1697 et comporte de nombreux autres artéfacts et écofacts datant de cette période. Le fragment de pipe a fait l'objet d'une analyse spécialisée et a été intégré dans la collection du Musée huron-wendat de Wendake.
RÉFÉRENCES
FITZGERALD, W.R. et P.A. LENNOX. « The Culture History and Archaeology of the Neutral Iroquoians ». ELLIS, Chris J., dir. et Neal FERRIS, dir. The Archaeology of Southern Ontario to A.D. 1650. Occasional Publication of the London Chapter, OAS, 5. London, Ontario Archaeological Society, 1990, p. 405-455.
GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
MATHEWS, Zena Pearlstone. « Of Man and Beast: The Chronology of Effigy Pipes among Ontario Iroquoians ». Ethnohistory. Vol. 27, no 4 (1980), p. 295-307.
NOBLE, William C. « Ontario Iroquois Effigy Pipes ». Canadian journal of archaeology / Journal canadien d'archéologie. No 3 (1979), p. 69-90.
PLOURDE, Michel. « Pipes autochtones en terre cuite ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 495-496.
RAMSDEN, P.G. « The Hurons : Archaeology and Culture History ». ELLIS, Chris J., dir. et Neal FERRIS, dir. The Archaeology of Southern Ontario to A.D. 1650. Occasional Publication of the London Chapter, OAS, 5. London, Ontario Archaeological Society, 1990, p. 361-384.
WONDERLEY, Anthony. « Effigy Pipes, Diplomacy, and Myth: Exploring Interaction between St. Lawrence Iroquoians and Eastern Iroquois in New York State ». American Antiquity. Vol. 70, no 2 (2005), p. 211-240.
VOIR LA FICHE DU RÉPERTOIRE DU PATRIMOINE CULTUREL DU QUÉBEC 231822
Effigie de pipe
IDENTIFICATION+
Autre(s) nom(s)
Fragment de pipe à décor anthropomorphe ou zoomorphe
Fragment de pipe à effigie
Numéro(s)
Numéro archéologique : CeEu-11-7V29-530
Fonctions / usages
La pipe à effigie sert à la consommation de narcotiques, dont surtout le tabac. L'espèce principale consommée par les Autochtones était la « Nicotiana rustica L. », mais il y avait aussi des mélanges d'herbes, généralement appelés « kinnickinnick ». Cette pipe à effigie a probablement une fonction rituelle, pouvant être liée au chamanisme, tel un rituel de guérison par exemple.
Matériaux
Céramique - terre cuite grossière (commune) (Céramique de type autochtone)
Culture
Huron-Wendat
Iroquois
Classification(s)
Objets de communication > Objet de cérémonie
Objets personnels > Accessoire personnel > Objet pour fumer, priser et chiquer
Lieu(x) de production
Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Capitale-Nationale > L'Ancienne-Lorette
Dimensions
Épaisseur (Mesurée / subsistant) : 1,2 cm
Hauteur (Mesurée / subsistant) : 1,9 cm
Largeur (Mesurée / subsistant) : 1,8 cm
Technique(s) de fabrication :
Présumé : Dégraissé
Présumé : Modelé
Présumé : Percé
Présumé : Brunissage de la céramique
Présumé : Cuit
Technique de décoration
Incisé
Modelé
Ponctué
Motif décoratif
Linéaire
Point
Préhistoire/Histoire
historique
Période
Le Régime français (1534 à 1760)
Dates
Contexte archéologique : après 1673 - avant 1697
Production : avant 1697
Découverte : 2018
Altérations
Noircissement
(Séjour dans la terre)
: Paroi extérieure
La surface extérieure présente de nombreuses taches de noircissement.
La surface extérieure présente de nombreuses taches de noircissement.
DESCRIPTION+
Description
L'effigie de pipe est un modelage anthropomorphe ou zoomorphe originellement rattaché à un fourneau de pipe qui est utilisé sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette au XVIIe siècle. Ce fragment est fabriqué en terre cuite de couleur brunâtre et assez fine, sans inclusions visibles. Il est composé d'un ajout plastique représentant la partie centrale du visage de l'élément décoratif de la pipe. Il mesure 1,9 cm de hauteur, 1,8 cm de largeur et a une épaisseur maximale de 1,2 cm au niveau de la pointe du nez. La surface arrière du fragment est inégale et n'a pas conservé la paroi originale de la pipe.
Type de fabrication
Artisanal
Représentation iconographique
Tortue ou visage humain
Intégrité
Objet incomplet (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens
1
Nombre de fragments
1
LIEU DE CONSERVATION+
NOM DE L'ORGANISME
Musée Huron-Wendat