L'épilateur-racloir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il offre un exemple de ce type d'outil utilisé au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui), mais commun à tous les peuples préhistoriques.

L'épilateur-racloir présente deux parties actives, soit le rebord de la tranche longitudinale qui forme l'épilateur (ou kackigan) et l'extrémité la plus large servant de racloir. La coupe longitudinale de l'outil montre que le métapode a été fendu sur la longueur et que le rebord cortical antérieur a ensuite été égalisé. Ce rebord est émoussé, alors que le rebord postérieur présente des facettes de coupe. L'extrémité ayant servi de racloir montre quelques facettes de coupe sur la surface externe, alors que le tranchant original n'existe plus. L'autre extrémité montre également des facettes qui suggèrent une certaine volonté d'appointage.

L'épilateur-racloir constitue un outil très commun dans le quotidien des groupes de chasseurs de la forêt boréale et, si peu de spécimens archéologiques nous sont parvenus, les exemples ethnographiques abondent. Les métapodes de grands cervidés sont souvent utilisés pour leur fabrication en raison de leur forme rectiligne et de leur solidité. L'os est coupé dans le sens de la longueur et un angle bien marqué est aménagé sur l'un des rebords de la tranche. Cet angle sert alors à enlever le poil des peaux. Cet épilateur-racloir est doublé sur l'une de ses extrémités d'un racloir, dont la fonction est de décharner le côté intérieur de la peau. Cet outil possède donc deux fonctions dans le travail des peaux pour la fabrication du cuir.

L'épilateur-racloir a été mis au jour sur le site Baril dans la baie de La Sarre en Abitibi.