Laboratoire d'archéologie du Québec
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Monnaie. AversImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Monnaie. ReversImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EaDo-1

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La monnaie a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne des activités commerciales ayant cours entre la France et la Nouvelle-France dans la région de la Côte-Nord au XVIIe siècle. Provenant de l'épave du Corossol, elle a également été choisie parce que sa découverte a permis d'identifier le navire.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La monnaie est frappée en France en 1691. Elle consiste en un disque circulaire plat en argent. L'objet est orné d'une représentation du roi Louis XIV en buste sur l'avers accompagné d'inscriptions latines, et d'une croix couronnée formée de huit « L » adossés en paires et accostée de quatre lys au revers. Au centre de ce côté se trouve également un « C » dans un cercle, ainsi que des inscriptions latines situées sur le contour.

La monnaie est une pièce de métal de forme circulaire, frappée sur l'avers et le revers d'une empreinte propre à l'autorité qui l'émet. Elle est utilisée comme moyen d'échange et de paiement. Ce type de monnaie est frappé à l'origine en plusieurs valeurs de pièces, et celle-ci est probablement réformée. La réformation est l'action de donner à une espèce une autre empreinte par souci d'économie. Par exemple, lors de la succession d'un monarque, les pièces issues de l'ancien régime sont frappées de nouvelles inscriptions et décors afin d'être identifiées comme légitimes sous le nouveau roi. La première réformation de monnaie française a eu lieu de 1690 à 1693.

La monnaie est mise au jour en 1994 sur le site de l'épave du Corossol, qui se trouve à environ six mètres de profondeur dans une baie située entre l'île Manowin et l'île du Corossol, près de la municipalité de Sept-Îles sur la Côte-Nord. L'épave du Corossol est le vestige d'un vaisseau de guerre du roi de France qui fait partie de la flotte devant assurer le transport et la sécurité des passagers et des marchandises, dont des pelleteries, entre la France et la Nouvelle-France à la fin du XVIIe siècle. Il s'agit d'une pinasse de la Marine française construite en Hollande et ayant fait naufrage lors d'une tempête en novembre 1693. Le fond rocheux du site, la glace et l'exposition aux vents forts et aux vagues ont fait disparaitre toute trace de la coque en bois, des voiles et des cordages. Le site est constitué de huit canons, d'une soixantaine de boulets et de quelques objets en métal épars. L'épave est découverte de manière fortuite en 1990 par un plongeur récréatif.

Des reconnaissances effectuées par le Service d'archéologie subaquatique de Parcs Canada ont lieu en juin 1991, puis en septembre 1994, auxquelles s'ajoute une surveillance en 1995. Principalement de nature militaire, la grande majorité du matériel contenu dans des concrétions est composée de boulets de canon, de sceaux de ballots de fourrure en plomb et de grenades à main. La découverte de cette pièce datant de 1691 a permis de confirmer l'identité de l'épave.

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André. «  Le Corossol : le fond de l'histoire ». Revue d'histoire de la Côte-Nord. No 28 (1999), p. 8-12.