Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grenade. Vue généraleImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grenade. Détail 1Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grenade. Détail 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EaDo-1

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La grenade a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle provient de l'épave du Corossol et témoigne de la navigation militaire associée aux activités commerciales entre la France et la Nouvelle-France dans la région de la Côte-Nord au XVIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La grenade est fabriquée en France avant 1693. L'objet complet en fonte est moulé au sable dans un châssis et présente une forme sphérique et creuse. Un trou de fusée perce l'objet, permettant d'y insérer la poudre explosive ainsi qu'une mèche.

La grenade est un projectile d'artillerie de courte portée qui est généralement projeté à la main. Il s'agit de petites bombes qui contiennent une charge de poudre destinée à les faire éclater en plusieurs fragments. Consistant en une sphère creuse en fonte, la grenade est remplie de poudre peu avant l'affrontement. Une fusée en bois, traversée au centre par une mèche en corde, ferme le trou du projectile. Manipulée par des soldats spécialisés, les grenadiers, la grenade est allumée sur la portion externe de la mèche, puis est lancée à la main.

La grenade est mise au jour en 1991 sur le site de l'épave du Corossol, qui se trouve à environ six mètres de profondeur dans une baie située entre l'île Manowin et l'île du Corossol, près de la municipalité de Sept-Îles sur la Côte-Nord. L'épave du Corossol est le vestige d'un vaisseau de guerre du roi de France qui fait partie de la flotte devant assurer le transport et la sécurité des passagers et des marchandises, dont des pelleteries, entre la France et la Nouvelle-France à la fin du XVIIe siècle. Il s'agit d'une pinasse de la Marine française construite en Hollande et ayant fait naufrage lors d'une tempête en novembre 1693. Le fond rocheux du site, la glace et l'exposition aux vents forts et aux vagues ont fait disparaitre toute trace de la coque en bois, des voiles et des cordages. Le site est constitué de huit canons, d'une soixantaine de boulets et de quelques objets en métal épars. L'épave est découverte de manière fortuite en 1990 par un plongeur récréatif. Des reconnaissances effectuées par le Service d'archéologie subaquatique de Parcs Canada ont lieu en juin 1991, puis en septembre 1994, auxquelles s'ajoute une surveillance en 1995. Principalement de nature militaire, la grande majorité du matériel contenue dans des concrétions est composée de boulets de canon, de sceaux de ballots de fourrure en plomb de grenades à main, telle celle-ci.

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

BERNIER, Marc-André. «  Le Corossol : le fond de l'histoire ». Revue d'histoire de la Côte-Nord. No 28 (1999), p. 8-12.