Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pichet commémoratif. Face AImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet commémoratif. Face BImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet commémoratif. Face CImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet commémoratif. Face DImage
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet commémoratif. Détail 1Image
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pichet commémoratif. Détail 3Image
Photo : Alain Vandal 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-4 > Opération 20 > Sous-opération B > Lot 15 > Numéro de catalogue 848

Contexte(s) archéologique(s)

Incendie
Institutionnel
Parlement

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

domestique
commerciale
technologique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pichet commémoratif a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il a été retrouvé sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni dans un contexte archéologique daté entre 1844 et 1849. Il a aussi été choisi parce qu'il représente un objet à valeur politique, un type d'objet rarement documenté dans les contextes archéologiques.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pichet commémoratif est fabriqué en Angleterre, probablement dans le comté de Staffordshire, dans la première moitié du XIXe siècle. En grès fin coloré dans la masse, le pichet a une couleur beige. Il est enduit d'une glaçure liquide à l'intérieur et d'une glaçure de type « Smear » à l'extérieur. Ce pichet affiche un décor moulé à l'effigie de Richard Cobden (1804-1865) et de Robert Peel (1788-1850), deux hommes politiques qui s'affrontent de 1841 à 1846 dans le débat sur l'abrogation des Corn Laws du Royaume-Uni.

Au moment de ce débat, Peel remplit alors son deuxième mandat en tant que Premier ministre du Royaume et Cobden mène un mouvement visant à faire abroger les Corn Laws. Ces dernières régissent l'importation de denrées alimentaires, surtout du grain, par des tarifs et des restrictions. Peel, d'abord favorable au protectionnisme, est finalement convaincu après cinq ans par les arguments et les efforts de Cobden, mais aussi par une terrible famine irlandaise. Au prix d'une scission dans son propre parti, il fait voter l'abrogation de cette loi le 16 mai 1846, ouvrant ainsi la voie au libre-échange. Cet évènement représente un tournant marquant dans la politique mercantile britannique.

Bien que le pichet soit un récipient utilisé pour transvaser et servir des liquides, la présence d'un décor moulé représentant un évènement marquant de la politique britannique lui confère une fonction commémorative. Ce pichet doit alors davantage servir d'objet décoratif plutôt qu'utilitaire. Ce type d'ornement vient en paire, afin de pouvoir exposer les deux faces du décor sur une étagère ou un bureau par exemple.

L'objet est mis au jour en 2013 et en 2017 sur le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni, situé à Montréal. Afin d'apaiser les tensions causées par la rébellion des Patriotes de 1837-1838, Lord Durham (1792-1840), gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique et commissaire enquêteur, propose l'union du Haut et du Bas-Canada. L'acte d'union est adopté en juillet 1840, et Kingston est désignée première capitale de la province du Canada. Dès 1843, cette fonction est déménagée à Montréal, étant une métropole commerciale bilingue et géographiquement bien placée entre les deux provinces. Le Parlement est alors installé dans le marché Sainte-Anne, construit en 1834 et le plus moderne et l'un des plus prestigieux bâtiments montréalais. Ce dernier est rénové dès mars 1844, puis le Parlement accueille les premiers débats peu après. Débattues depuis février 1849, les mesures devant dédommager les victimes de l'armée pendant les rébellions ravivent les tensions. Accueillie le 25 avril 1849, la Loi sur l'indemnisation éveille la fureur de la population et une large foule vient manifester autour du Parlement le soir même, incendiant le bâtiment et bloquant l'accès aux pompiers. Les ruines du Parlement, qui s'est écroulé sous les flammes, sont ensevelies, et le siège est déménagé à Toronto. Le pichet s'est vraisemblablement cassé au cours de l'incendie, et la glaçure a été noircie par des traces de brûlures à quelques endroits.

L'objet a été retrouvé dans les décombres du corps central sud du Parlement. Au rez-de-chaussée de cette partie du bâtiment se trouvait un grand hall d'entrée, tandis que des buvettes et le bureau du sergent d'armes étaient au premier étage. Le deuxième étage était occupé par la bibliothèque de l'Assemblée législative.

Élément(s) associé(s)

Personnes associées : Peel, Robert (1788 – 1850)
Personnes associées : Cobden, Richard (1804 – 1865)

RÉFÉRENCES

Ethnoscop inc. Fouilles, sondages et surveillance archéologique sur la Place d'Youville Ouest, site du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni (BjFj-4). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Pointe-à-Callière/MCCQ/Ville de Montréal, 2018. 78 p.
Ethnoscop inc. Le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du Parlement du Canada-Uni. Synthèse. Rapport de recherche archéologique [document inédit], 2019. s.p.
Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Fouilles archéologiques, 2011. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCCCF, 2012. 90 p.